Sit in du Collectif des rescapés militaires (COREMI) devant la présidence de la République: « Pour nous, le règlement du passif humanitaire n’a pas commencé »

3 May, 2019 - 01:25

Le Collectif des rescapés militaires des années 89/91 a organisé ce jeudi matin, un sit in devant la présidence de la République. L’objectif de cette sortie était de rappeler, affirme le sergent Sall Abdoulaye, vice-président du collectif de rappeler au pouvoir que les revendications relatives au douloureux dossier du passif humanitaire restent entières. Et  Sall de poursuivre: pour nous d’ailleurs, le règlement n’a pas  commencé. Et pour cause, les pouvoirs qui se sont succédé  depuis la chute d’Ould Taya, sous lequel les exactions ont été  commises contre les populations négro-africaines en 1989 et contre les militaires issues de cette communauté, en 1990,  dans les casernes  jusqu’à   l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz  sont restés sourds  aux devoirs  de  vérité, de justice, de mémoire et de réparation, réclamés  et brandis  sur les banderoles, par les ayants droit des  victimes, rescapés, veuves et orphelins.  Pire, regrettent les rescapés, c’est après avoir  octroyé ce qu’il a qualifié d’ « aide sociale » aux intéressés  que le gouvernement d’Ould Abdel  Aziz a décrété la clôture du dossier. Une décision dénoncée et rejetée par  les responsables de COREMI qui entend  reprendre le dossier  pour poursuivre le plaidoyer. Le collectif exige que la lumière soit faite sur ce qui s’est passé dans les casernes  et le jugement des auteurs et commanditaires des exactions et exécutions extrajudiciaires contre leurs frères d’armes.

Signalons que cette sortie de COREMI intervient au lendemain du renouvellement de son bureau, au cours d'une assemblée générale, tenue,  le 24 avril 2019. Composé de 19 membres, ce bureau est  présidé par Sylla Samba Demba, secondé par  Sall Abdoulaye. Le secrétariat général est assuré par Lam Amadou Adama.

Le bureau se fixe comme objectif  de mettre fin aux querelles intestines et les conflits d’intérêts,  le clientélisme  ayant miné jusque-là  les rangs du collectif des victimes de la répression (COVIRE) dont COREMI  est membre fondateur, et  sacrifié  les  veuves et orphelins.

Rappelons que  la volonté d’Ould Abdel Aziz d’apporter une « aide substantielle » aux rescapés,  veuves  et  orphelins,  au lendemain de sa prière de Kaédi, a été « torpillée» par les responsables  en charge du dossier. Selon les responsables de COREMI et même de COVIRE, ces responsables auraient, non seulement réduit les montants proposés par les victimes, mais aussi et surtout   fait profiter  des gens qui n’y avaient pas droit portant ainsi préjudice aux  concernés. Selon son vice- président,   COREMI entend  reprendre et poursuivre le combat pour faire valoir ses droits.