Mobilité urbaine : Polyclinique, une zone de non droit

4 April, 2019 - 10:21

Carrefour de plusieurs axes provenant  de la banlieue Nouakchottoise, la polyclinique constitue un véritable goulot d’étranglement  en termes  de mobilité urbaine. Nombre d’automobilistes évitent de s’y aventurer. Et pour cause : les 4  garages de taxis et de bus, des voitures des commerçants anarchiquement stationnés, les très  nombreux  vendeurs ambulants, les poussepousses, les  vendeuses de  café, de beignets, de fruits  et petits déjeuners, occupant   plus d’un tiers de la chaussée et les nombreux ouvriers  en quête de travail ou de piétons en attente de taxis ou de bus pour  les autres quartiers de la capitale La polyclinique grouille de monde et empeste d’odeurs nauséabondes. En effet, près de ses citoyens souvent stressés, on trouve des ordures et des  eaux usées,  mélangés  à des urines et carcasses de chats, de rats et de petits ruminants. Les  petites pluies du lundi et mardi ne sont pas  venues arranger les choses.

Face à tout se désordre, il est difficile de se faufiler et de circuler en voiture voire à pieds. Inciviques pour ne pas dire insolents, nos chauffeurs  conduisent n’importe comment, semant ainsi une pagaille indescriptible, des embouteillages et  des carambolages. Et pourtant, tout ce spectacle désolant se déroule sous les yeux impassibles des agents du GGSR, préoccupés désormais beaucoup plus  par les 20 NU (200 um)  de l'ancienne CUN. Les éléments  du GGSR sont  devenus pires  que les policiers qu’ils ont remplacés dans la circulation, s’est écrié  notre vieux conducteur d’un  non moins  vieux  tacot, tenaillé au carrefour  de la polyclinique, ce mercredi  matin. Tenez-vous bien, il nous a fallu près d’une heure de temps pour se rendre de la nouvelle maison des jeunes au carrefour de la BMD. Et comment !

Ce qui se passe dans ce carrefour pourtant stratégique ne semble pas préoccuper nos responsables, à commencer par ceux de la défunte CUN, connue pour ses opérations coup de points  ponctuels consistant à descendre  et à  détruire  ou  à confisquer les produits des commerçants ambulants.

Le ministère de l’hydraulique et de l’assainissement brille, lui aussi  par son absence voire par son incapacité. Et les autres responsables dont les luxueuses voitures ne s’aventurent pas dans cette zone « maudite » ignorent cette pagaille qui sévit à quelques kilomètres des quartiers chics de Tevragh Zeina. A commencer par le président de la République qui ne descend  jamais au centre médical de la polyclinique.