Sortir les jeunes filles vulnérables de la précarité

4 April, 2019 - 02:10

Vingt jeunes filles en situation de vulnérabilité, dans le département de Sebkha, ont bouclé, dimanche 31 Mars, une session de renforcement de leurs capacités aux métiers de la coiffure, gestion de microprojets et droits de la femme. Organisées par l’ADSIM (Association pour le Développement Social Intégré en Mauritanie), activités et réparties entre deux ateliers de quarante-cinq jours, étaient soutenus par le Projet Prévention des conflits et promotion du dialogue interculturel en Mauritanie. Une cérémonie de remise d’attestation de stage les a clôturées, dans les locaux de l’ADSIM, en présence de la coordinatrice régionale du MASEF, madame Sayda mint Hawmin, des participantes et des relais communautaires.

Madame Hawa Fall, présidente de l’ADSIM, s’est d’abord employée à remercier le projet Prévention, pour son assistance qui a permis de former des jeunes filles sans soutien et dans le besoin, pour la confiance placée en son association qui a su prouver ses capacités d’exécution de projets sur le terrain, après l’appui du 10ème FED relatif aux droits de la femme. « Cette opportunité nous a aussi permis », poursuivait la présidente de l’ADSIM, « d’évoluer dans notre domaine spécifique : le renforcement du droit de la femme ; via des formations de courte durée ».

« Les participantes ont acquis des connaissances, elles pourront mieux gérer leurs activités », s’est félicitée madame Fall, avant d’adresser un message plus personnel à l’adresse de Mohamed Salem ould  Boukhreïss, le coordinateur national du Projet Prévention des conflits et promotion du dialogue interculturel en Mauritanie, qui a su « faire confiance à toutes les ONG, notamment celles ayant acquis des résultats sur le terrain. […] C’était une nécessité de renforcer, sur place, ces jeunes filles et de leur faire acquérir des compétences, en différents métiers, pour pouvoir évoluer sur le marché de l’emploi ».

Mariem mint Bilal , Salma mint El Id et Oumoul Kheïri mint Ahmed sont des relais communautaires qui s’activent à la sensibilisation aux droits de la femme, dans les différents quartiers de Sebkha, y menant large plaidoyer. Et de louer, en cette cérémonie, les efforts déployés par l’ADSIM pour venir au chevet des plus démunis. La formatrice des jeunes filles, l’esthéticienne Amy Collé Barro, a salué, pour sa part, « le bon déroulement des sessions et l’assiduité des participantes qui ont fourni des efforts considérables. Après quelques difficultés initiales, elles se sont améliorées, au fur et à mesure. Après maintes expérimentations sur des cobayes ou des têtes en plastique, les voilà bien initiées à différents modules, bravo à elles et à tous ! ».

Les bénéficiaires abondaient dans le même sens. « Je suis très honorée », s’est ainsi félicitée Diary Abdoulaye Wone, « d’avoir suivi une formation dans le domaine de la coiffure, du greffage, de la pédicure-manucure. […] J’espère ouvrir, prochainement, un salon de coiffure et aider ma famille ».

Moumine mint Cheybany : « J’ai appris beaucoup de choses, en techniques de gestion de projets mais, aussi, sur les droits de la femme ». Khadjetou : «En arrivant au centre, je ne connaissais rien. Au bout de cette formation, j’en sais beaucoup plus. Maintenant, je peux réaliser beaucoup de choses. Sur la base des connaissances acquises, je pourrai aider d’autres filles et les inciter à apprendre divers métiers pour être autonomes. Comme on le dit, il n’y en a pas de sot ». Fati Sarr : « Ce que peut faire l’homme, la femme le peut aussi. Pour aider nos familles, nous ne devons négliger aucun métier. Grâce aux techniques de gestion de projets, nous pourrons monter de petites unités commerciales ou autres activités génératrices de revenus. Nous voici en mesure d’aider, à l’avenir, nos familles ». Ramata Saydou Ba : « Durant l’atelier sur les droits de la femme, nous avons été édifiés sur bien de choses, notamment à propos de l’interdiction des mariages forcés et la violence conjugale ».

THIAM

 

 

La Mauritanie présente au FESFOP ?

Le groupe musical des personnes en situation de handicap est attendu, le 14 Avril prochain, à Louga (Sénégal), pour animer une série de concerts, dans le cadre du 18ème Festival international de folklore et de percussions de Louga (FESFOP) qui a pour thème, cette année : « Diversité, coopération et développement durable ». Plusieurs formations musicales de la sous-région (Niger, Mali, Guinée Conakry), se sont annoncées, ainsi que, bien évidemment, celles du Sénégal. Le président du groupe mauritanien, Mohamed Camara, doit y animer une conférence sur le droit des musiciens handicapés.

Nos sept représentants se préparent activement, espérant le soutien du gouvernement et d’autres bonnes volontés pour prendre part à l’évènement. À ce jour, les requêtes adressées à diverses institutions sont cependant restées lettre morte. Un manquement qui risque fort compromettre le déplacement de nos musiciens. Sera-t-il dit que la Mauritanie n’entend pas démontrer son soutien à ses handicapés soucieux d’assumer dignement leur situation ?