Cent jeunes adolescentes de moins de vingt ans et dix accompagnatrices, venant de douze wilayas du pays sont regroupées à Nouakchott, depuis le 29 Mars dernier, dans un camp de vacances organisé par la Fédération Mauritanienne de Basket-Ball (FMBB). Objectif évident : les initier aux rudiments du basket, afin de le promouvoir parmi les filles ; mais, aussi, traiter de thèmes autrement plus profonds, comme le mariage précoce et autres maux dont souffre notre société. C’est cette double ambition qui ressort du programme général affiché par les organisateurs : « mieux armer ces jeunes adolescentes pour les mettre à l’abri des dangers qui menacent leur autonomisation ».

Des conférences, rencontres avec des femmes-leaders ou chefs d’entreprise, visites de centres d’intérêts, vont concourir à cette fin. La pratique d’une activité physique permet de lutter efficacement contre les effets de la sédentarité et du vieillissement, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les dérives sociales, les violences, la discrimination, la radicalisation. « [Ces jeunes filles] pratiqueront, au cours de ce camp, un sport collectif qui favorise la mixité, produit la communication, permet le développement des valeurs personnelles et sociales, la cohésion sociale, l’esprit d’entraide, la confiance en soi, le self contrôle, le respect des règles et de l’autorité », a plaidé Youssouf Fall, président de la FBBRIM, lors du lancement officiel de la rencontre, le lundi 1er Avril, dans l’amphithéâtre de la FFRIM.

« Ce sport », précise-t-il, « c’est le basket-ball, un des trois sports prioritaires retenus par la Stratégie du gouvernement pour la période 2015-2020 ; premier sport féminin en Mauritanie et second en Afrique ». Et d’espérer que cette action contribuera à « renforcer celle de l’État visant l’insertion sociale et économique des jeunes ». Acteur et témoin de l’histoire du sport, en notre pays, le président de la FBBRIM rappelle que « les initiatives novatrices et les réalisations enregistrées, dans le domaine de la jeunesse et des sports, au cours de cette dernière décade et, particulièrement, depuis 2011, sont, non seulement, significatives mais jamais égalées depuis notre accession à la souveraineté nationale ».

S’adressant aux participantes, le président de la FBBRIM les invite à « faire bon usage du capital de connaissances théoriques et pratiques qu’elles vont acquérir, au cours de cette formation ; je dis bien formation car ce camp n’est autre qu’un lieu d’éducation ». Puis Fall remercie « le coordinateur du PCDIM et son équipe qui ont, très tôt, cru en notre projet, l’ont financé et accompagné, afin d’en faire une réalité aujourd’hui ». Et de remercier, également, « le président de la FFRIM, Ahmed ould Yahya, qui a bien voulu mettre, à notre disposition, ses locaux et son staff abattant, auprès de nous, un travail remarquable ».

Prenant la parole à son tour, le coordinateur du Projet « Prévention des conflits et promotion du dialogue interculturel en Mauritanie », Mohamed Salem ould Boukhreïss, justifié le choix porté sur la FBBRIM, « fédération structurée et effectivement présente, sur toute l’étendue du territoire national. Elle a su décliner le concept, porteur, de camp sportif axé sur les jeunes adolescentes. C’est dans cette optique que le Projet, mesurant la pertinence de cette idée et, partant, la promotion du sport féminin, a trouvé nécessaire d’appuyer la FBBRIM, dans l’exécution de cette importante activité sportive ». Pour l’ex-international mauritanien, « l’éducation au sport doit s’effectuer au jeune âge, afin de mieux prévenir les fléaux l’extrémisme violent, le racisme et favoriser la cohésion sociale ». Et de convier les participantes à devenir, une fois rentrées chez elles, des ambassadrices du sport et du raffermissement des liens séculaires du vivre ensemble et de la solidarité. Enfin, Ould Boukhreïss espère qu’elles porteront haut le flambeau et contribueront, ainsi, au développement de la pratique du sport et de la communion, dans leurs régions.

De son côté, le directeur général des Sports, Aliou Diagana, a salué les « efforts consentis par la FBBRIM, en coordination avec le Projet de prévention des conflits, pour regrouper de jeunes adolescentes venant d’horizons divers, dans un camp où elles bénéficieront d’utiles enseignements ». Diagana apprécie la représentativité notée dans les instances et les démembrements de la FBBRIM, sans oublier l’entraide sportive notée entre la FFRIM et la FBBRIM. Il exhorte, enfin, les participantes à tirer le maximum d’enseignements de ce séjour.

Au cours de ce regroupement qui se poursuivra jusqu'au 7 Avril prochain, les jeunes adolescentes ont d’abord visité le stade Cheikha et le siège de la FFRIM, avant d’être reçues à dîner par Ahmed ould Yahya, et découvrir, tout au long de la semaine, beaucoup d’autres sites.

THIAM