Marche du 9 janvier : Le président a parlé, et après ?

10 January, 2019 - 17:52

La marche du 9 janvier a enfin eu lieu. Et comme on s’y attendait, elle a connu une affluence grandiose. On ne pouvait pas espérer  mieux. Toutes structures de l’Etat,  des pans du privé et de la société civile ont été mises à  contribution pour le succès de cette marche du président de la République. Et Mohamed Ould Abdel Aziz a parlé devant des milliers de ses concitoyens.

 Dans un discours  qui  doit certainement avoir  fait des déçus, parce qu’ils espéraient que le Rais allait parler de  la suite de son agenda de succession, voire d’un 3e mandat,  le président  a plutôt calé dans la thématique du jour, insistant sur des  points essentiels.

  D’abord, il s’est attaqué à une poignée de  « criminels », qui tentent, par tous les moyens,  de diviser le peuple mauritanien. Un peuple frère, un peuple  uni par la religion et sa résistance à la colonisation. Ould Abdel Aziz a promis de les combattre, de les mettre hors d’état de nuire, là où ils trouvent et quelles  que soient  leurs relations.  La rigueur de la loi s’abattra sur eux,  a-t-il annoncé, rappelant la loi qui  punit les propos discriminatoires. La Mauritanie est un Etat de droit où toutes les libertés sont respectées et garanties, martèle le président, mais  pour autant, prévient-t-il,  il n’est permis à personne de s’attaquer ou de saborder les fondements de son unité nationale. Pour Ould Abdel Aziz, ensuite,  la Mauritanie a connu d’énormes progrès  économiques  et  son avenir proche sera  davantage radieux, grâce à l’exploitation du pétrole et du gaz. C’est la raison pour laquelle, explique-t-il avec force,  il faut défendre l’unité et la cohésion de ce pays, fermer la porte aux extrémistes de tous les bords. Un rôle dévolu à l’armée nationale à  qui il a adressé, au passage, ses félicitations,  pour avoir su  assurer la défense  des citoyens et  des frontières du pays  contre des attaques  des terroristes. Le président de la République a reconnu enfin qu’à l’instar des autres,  la Mauritanie  est un pays composé de populations pauvres, riches  et que  seule l’éducation des  enfants permet de supprimer ces barrières. C’est pourquoi, il a beaucoup  insisté sur l’urgence d’envoyer des enfants à l’école, promettant  d’orienter des moyens conséquents  vers ce secteur.Le président de la République a donc parlé. Des milliers de mauritaniens l’ont écouté ; ils ne manqueront pas de se demander la suite du feuilleton. Que fera-t-il de cette marche, pour ne pas dire de cette victoire ? Prendra-t-il , comme il l’a promis, des mesures  idoines,  pour  ce qui, parait, à travers  la réponse des  Nouakchottois,  comme  une demande  politique et sociale ? Les prochains jours nous édifieront.