Brûler les ordures : Est-ce la solution pour s’en débarrasser ?

1 December, 2018 - 18:15

Depuis quelques jours, on assiste à  une mise à feu de plusieurs dépôts   d’ordures de toutes  sortes  qui ne cessent de s’accumuler dans la capitale. Une curieuse manière de se débarrasser de ces tas d’immondices  qui indisposent  avec les odeurs  nauséabondes qu’elles dégagent (plastiques, carcasses d’animaux…) ;  parce que le Conseil régional  de Nouakchott (CRN), venu remplacer, il y a quelque  temps,   la Communauté Urbaine  de Nouakchott (CUN)  peine, pour le moment  à  trouver  des solutions  à ce casse tête  mauritanien. Mint Abdel  Maleck,  qui se disait, dans une interview au Calame, en pleine  campagne du 2e tour,  prête à  engager  le combat, aussitôt élue  contre  la prolifération  des ordures  tarde à prendre ses marques. Elle hérite d’une situation chaotique au niveau de la gestion des ordures.  Des entrepreneurs  ayant contracté avec la CUN  pour  la collecte et l’évacuation des  ordures,  à la place de PIZZORNO  qu’on a chassé pour  simplement  faire main basse  sur ce marché très juteux  en cédant  le marché à des gens  sans expériences, ni moyens .

Tenez, le  jeudi passé, pourtant, jour  du  28 novembre, ceux qui ont emprunté l’avenue Gamal  Abdel  Nacer, n’ont  pas  manquer  de découvrir   un dépôt  d’ordures sur le trottoir, entre la BMCI et la BCI, en plein cœur de la capitale, vitrine  du pays  et  qui se veut moderne.

Ailleurs, particulièrement dans  les quartiers périphériques, Arafat, PK, El Mina et Sebkha, les populations se sont, en quelque sorte, résignées  à  vivre  avec des tas d’immondices  dont elles se demandent bien d’où elles sont venues. Ces  quartiers ne peuvent pas produire autant  d’ordures  qu’on  retrouve,  le matin  dans les espaces  ou près des grands  axes de la capitale.  Les principaux axes  Arafat - PK, carrefour Nancy  - marché de bétail  - Wharf, l’axe carrefour Netek  (Sebkha) - ancien hôtel  El Ahmedi,  sont devenus de véritables dépotoirs des ordures. Des jeunes  ramasseurs,  venus de tous les quartiers,  balancent, sans soucis  ces  ordures même sur le goudron.  Et quand les tas se transforment en montagnes  d’ordures, certains petits malins y mettent du feu, le soir, le plus souvent. Ce fut le cas au niveau de l’axe de Netek, du Wharf, du port, en partant du PK 9. En plus des risques sanitaires  auxquels on expose ainsi  les riverains, il y a que les conducteurs  aussi  courent le risque de rouler sur les braises, posées à même la piste. Nos soldats du feu connus pour leur célérité à répondre aux appels peinent à maîtriser les fumées.

Face à cette situation, personne ou presque ne pipe mot. On s’en fout même. Et dans sa déclaration de politique générale, point d’allusion à la question récurrente des ordures et des eaux usées  que les citoyens sont contraints à balancer dans les rues. Espérons que les 15 milliards d’Ouguiya du réseau d’assainissement de la capitale, inauguré par le président Aziz, le vendredi 30 novembre ne se transformeront pas en fumée des  ordures.