L’opposition dénonce le retour de la fraude à la manière des années 90

4 September, 2018 - 14:31

Les fraudeurs de 1992 ont la carapace dure et restent toujours en verve une trentaine d’années après le début du processus démocratique. Cette thèse est soutenue par l’Alliance Electorale de l’Opposition Démocratique (AEOD), dont les responsables ont fait face à la presse dans la nuit du lundi au mardi.
Ils  ont dénoncé « l’attitude d’une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) aux ordres de l’administration,  unique responsable du  processus électoral, et  de la fraude massive » à l’occasion des élections législatives et locales du samedi 01 septembre en Mauritanie,  au cours de cette rencontre avec la presse.
Saleck ould Sidi, responsable du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD-TAWASSOUL/mouvement islamiste) a cité « de multiples cas de fraude dans de nombreuses localités et même des situations  de violence à Nouakchott », accusant un préfet d’avoir agressé physiquement une femme présidente d’un bureau de vote,  qui refusait de lui remettre un procès verbal portant sur les opérations.

Kane Hamidou  Baba, leader du Mouvement Pour la Refondation (MPR), a évoqué « des cas de falsification  de procès verbaux au détriment de sa formation dans la commune de Tekane (Sud/Ouest). Ces actes n’ont pas été mis à disposition de notre représentant après le vote, mais le lendemain ».
Pour sa part, maître Mahfoud ould Bettah, président de la Convergence Nationale Démocratique (CND), a condamné « un processus électoral mené entièrement par l’administration et à travers lequel la CENI sert tout juste d’alibi pour un contrôle purement  imaginaire des opérations».

Quant  à  Ahmed  ould Daddah, leader du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), plusieurs fois candidat malheureux  à une élection présidentielle, il  a réitéré « l’attachement de l’opposition à la paix sociale ». Cependant, il a mis en garde contre « le comportement d’un pouvoir qui pousse les mauritaniens dans les derniers retranchements, avec d’énormes risques d’instabilité pour le pays ».
Au même moment, des observateurs de l’Union Africaine (UA) tenaient une conférence de presse pour dire « qu’il était encore prématuré de lui parler de fraude ».
Les résultats des élections  législatives et locales du samedi 01 septembre en Mauritanie tombent au compte-gouttes et sont diffusés sur les antennes de la radio et de la télévision nationale.