Bakary Séta Wagué candidat UFP à la députation de Kaédi: «Je pense qu’il est temps que nos élus comprennent qu’ils ont des comptes à rendre aux citoyens qui les ont mandatés pour défendre leurs intérêts, c’est leur devoir»

9 August, 2018 - 22:21

L’Union des Forces du Progrès (UFP) a  décidé de présenter M. Bakary Seta Wagué,  à la tête de sa liste à la députation de la circonscription de Kaédi. Un gros challenge pour ce professeur de sciences naturelles reconverti  en spécialiste d’assainissement, avec une expériences avec DRAGUI Environnement ( PIZZORNO).

« A Kaédi, tout est prioritaire ». Ainsi annonce-t-il les couleurs, mais se hâte-t-il de préciser : il faut  en choisir les plus urgents  à régler  pour les populations.

Au cours d’une rencontre avec le reporter du Calame, le candidat de l’UFP décline ses ambitions pour Kaédi  et  liste les priorités de la prochaine législature: au Parlement, nous défendrons une politique qui  met  la justice sociale au cœur du développement, parce que, poursuit-il, tant que les citoyens d’un même pays  sentent qu’ils ne  sont pas  traités de la même manière, devant la justice, l’école, la santé et  les ressources du pays… on ne  peut  construire une unité nationale solide, garantir un avenir meilleur  à tous, indique M. Wagué.  Mais pour  en arriver là, il faut que les élus connaissent   la mission qui leur est assignée  par les électeurs. Ils sont élus pour accomplir une mission, donc  ils sont redevables aux citoyens. Une pierre dans le jardin d’une décentralisation ratée  que nous expérimentons, hélas sans grand succès, depuis  plusieurs décennies. Les missions des maires ne sont pas bien claires et ils ne disposent pas de moyens pour satisfaire  les attentes de leurs administrés, relève Wagué. Nos villes croulent sous le poids d’une administration pléthorique qui pèse sur les ressources de l’état et des populations,  et  au lieu  d’alléger   cette  lourdeur,  d’améliorer la gouvernance locale,  on  rajoute  des  conseils régionaux dont les missions restent encore floues, déplore le candidat de l’UFP.

A l’endroit des citoyens, le candidat de l’UFP en appelle à leur  prise de conscience ; ils doivent être des acteurs de leur développement. Une éducation citoyenne s’impose pour relever les  défis du moment, invite M. Wague. 

Parmi les priorités  de sa ville natale Kaédi proprement dite, le candidat de l’UFP  cite l’assainissement qui demeure   entier, en dépit de quelques tentatives, ça et là. Il nous faut un plan régional d’assainissement ;  nous défendrons l’idée  au Parlement, une fois élu. Et de poursuivre : Kaédi et le Gorgol en général  disposent d’un énorme  potentiel  pour relever ce défi (ressources humaines, la terre, l’eau)  mais on n’a  pas commencé par le bon bout. c'est ce  qui motive notre engagement, nous  allons pousser les pouvoirs publics à adopter  un plan d’assainissement régional.

La capitale régionale du Gorgol qui fut  l’une des plus importantes du pays, au début des années 70 avec le premier abattoir frigorifique, une tannerie,  l’école nationale de formation  et de vulgarisation agricole (ENFVA), le périmètre rizicole, capable de nourrir toute la région, semble aujourd’hui  faire du surplace. Et c’est fait à dessein, suspecte Wagué. On ne peut pas continuer, à notre époque,  à  bloquer des campagnes agricoles par le simple fait que certains paysans ne se sont pas acquittés, pour des raisons compréhensibles souvent,  de leurs redevances. Un  problème de recouvrement que certains politiciens utilisent  comme  fonds de commerce. En effet, quand il y a blocage, certains d’entre eux  accourent pour régler la note à la place des exploitants, ils ne font rien, en revanche pour trouver une solution pérenne  à ce problème récurrent,  fait observer Wagué. Et c’est  pour éviter  tous ces problèmes que nous  invitons les populations à faire le bon choix,  le jour de vote,  à sanctionner  les vendeurs d’illusions ; nous aurions souhaité un débat franc pour éclairer les citoyens,  sur les enjeux des  élections, regrette-t-il.

Parmi les autres  maux de Kaédi, le candidat de l’UFP cite  des infrastructures de santé et d’éducation pas à la hauteur. Il est incompréhensible,  voire inacceptable que des structures de santé à l’intérieur du pays peinent, avec les milliards qu’on injecte dans ce secteur,  à évacuer des malades sur Nouakchott à cause  de manque d’ambulances, de ne pas  pouvoir prendre en charge des  cas ordinaires sur place,  s’indigne M. Wague.