La police empêche une délégation des veuves et orphelins de se rendre à Genève

24 July, 2018 - 12:31

Nouvelle grosse maladresse des autorités mauritaniennes. Prétextant  un doute sur l’authenticité des visas qui leur ont été délivrés par le consulat helvétique à Dakar, la police de l’air de l’aéroport Oumtounsy a débarqué, dimanche 22 juillet, une délégation du collectif des veuves et des orphelins  qui avait déjà pris place dans l’avion, après avoir effectué toutes les formalités de police. Cette délégation est invitée à participer à la 64e session du comité contre la torture par Human Right Watch. Les policiers ont demandé aux membres de la dite délégation de prouver par une lettre officielle du consulat Suisse l’authenticité des visas.

Maimouna Alpha Sy, Secrétaire générale du collectif des veuves, Aissata Mamadou Anne, Vice-présidente, Aissata Alassane Diallo- chargée des relations extérieures, Yaya Sy- chargé des Relations extérieures du collectif des orphelins (COVICIM 86-91) et  Baba Traoré du collectif des rescapés des prisons, furent ainsi empêchés de prendre leur vol. C’est au décollage de l’avion que la police a daigné leur remettre  les documents de voyage confisqués quelque heures auparavant.

Le Fondah qualifie cette bavure de « nouvelle manifestation d’hostilité du régime contre des victimes des événements de 1989 ». La police mauritanienne n’a donc pas les moyens de contrôler la validité des visas,  ironise le Fonadh . En réalité, il fallait, indique le FONADH, empêcher cette délégation d’aller délivrer son message, qui est celui de tous les militants des droits humains et de tous les Mauritaniens épris de paix et de justice.

« La stratégie d’étouffement des revendications des victimes du « passif humanitaire » par le régime se renforce chaque jour, par une répression aveugle ». Le 28 novembre 2017, les représentants de ces mêmes collectifs avaient été brutalement réprimés à Kaédi, pour avoir simplement brandi des banderoles désignant leurs revendications. « Le devoir de vérité, celui de justice et celui de réparation demeurent incontournables, pour une solution juste, équitable et durable à ce douloureux problème », tonne le FONADH.