Résultats Implantation UPR à Tidjikja : Une arène politique écartelée ?

25 May, 2018 - 17:19

L’arène politique de Tidjikja était disputée principalement, sous le règne du PRDS d’Ould Taya,  entre  deux tendances. La première était  dénommée  «  traditionnelle »  et portaient les noms des de ses leaders  comme l’ex maire, feu  Ahmed Jiddou Ould Zeine et  l’ex député, feu  Mohamed’Ahmed Ould Hamoud.

La seconde,  quant à elle, s’appelait la tendance du « renouveau »  ou  des  « jeunes cadres ». Elle était dirigée par l’ex maire  et  sénateur  Moustapha Ould Sidatt, l’ex député de Tevragh Zeina, Taleb Mohamed Ould Lemrabott, Mohamed Baty Ould Lemrabott, entre autres. A côté de ses deux groupes, on notait la présence du parti UFP, APP  et les islamistes de  Tawassoul.

Cette arène politique, qui a connu de gros  bouleversements  depuis 2006/2007,  vient d’enregistrer, encore,  l’entrée de nouveaux visages, à l’occasion de la campagne de réimplantation du parti UPR. Une occasion mise à profit par les uns et les autres pour se positionner, probablement  dans la perspective des prochaines élections locales. Un engagement qui trouverait ses  motivations dans les propos prêtés au président de la République qui aurait laissé entendre  que désormais, les promotions  ne profiteront qu’à ceux qui disposent de base  dans leur fief. D’où la compétition dans la constitution des unités de base.

Cette entrée dans l’arène de « ces nouveaux visages »  a contribué à affaiblir les deux poids lourds  de l’arène politique puisque nombre d’entre eux évoluaient  au sein des tendances  qui se disputaient  le leadership au sein du parti au pouvoir. Mais l’essentiel du combat s’est joué entre les anciens  indépendants  appelés  les «nouveaux venus au parti »  par  leurs  rivaux  qui se réclament, eux,  les « anciens du parti ». A l’arrivée, chacun réclame la victoire.

Un ami de Dy Ould Zeine, l’un des chefs de file de tendance des « anciens du parti »  nous a affirmé, depuis Tidjikja  que sa tendance a récolté 52  unités de base contre  44 pour  l’ancien maire Mohamed Biha et son  groupe dont Didi ould Biya,  Moustapha ould Hamoud…. Il  parle d’alliance ou ralliement  en faveur de son   groupe.

Son de cloche différent du côté adverse.  L’un des lieutenants  d’Ould Hamoud déclare quant  à lui, que sa tendance a gagné haut la main, avec 48 UB contre 33 pour leurs concurrents. Et d’ajouter, que pour  fêter cette  victoire,  l’ancien édile de Tidjikja   a rassemblé, chez lui,  tous les 48 présidents de ses  unités de base au lendemain de leur élection. Une occasion de montrer  à ceux qui seraient amenés à douter de sa victoire la réalité du terrain. 

Difficile de voir clair dans cette guerre de chiffres, chacun proclamant sa victoire. Seuls les responsables du parti  ou ceux qui ont décaissé de l’argent pour les adhésions de leurs base peuvent clarifier. Le contrôle de la sous section confirmera ou infirmera les dires des uns et des autres. Une chose est tout de même sûre, des manœuvres  ont  commencé pour des « alliances » ou « ralliements » des autres concurrents  détenteurs de petits scores. Des manœuvres  électorales en perspectives donc.

 

Premières entrées

 

Pendant que les deux premiers groupes livrent bataille autour des chiffres et d’alliances en vue des prochaines élections, ceux  qui  ont tenu à  «s’émanciper » des deux poids lourds de l’arène, tirent  le bilan de leur premier test, « honorable » pour certains.

Parmi  eux, on peut citer Zeidane Ould Tfeil, ancien haut fonctionnaire du HCR,  avec  11  UB, l’ancien adjudant de la marine, Oumar Dia avec  9 UB, Yahya Ould Taleb avec 5 UB,  Limam Ahmed Lekhliva, 4 UB. M'Bareck Ould Soueilim 3 UB. D’autres se sont tirés avec 2 ou  une unité de base.

Joint par téléphone, Yahya Ould Taleb explique son score par  un  retard au démarrage des opérations, se félicitant, au passage d’avoir fait passer son message. « Nous avons commencé la campagne  en retard  de plusieurs  jours par rapport aux autres ;  nos proches, nos soutiens et alliés avaient déjà donné des engagements à  certains nos concurrents, mais, avec tout ce handicap, nous n’avons pas démérité.  Nous leur avons  prouvé, notre capacité de mobilisation,  ce que nous représentons à Tidjikja où nous entretenons de bons rapports  avec tout  le monde.  En plus de ce score, notre objectif était de prêcher un message d’unité  à l’endroit des  différents clans, des militants  et sympathisants du parti. A cette occasion, nous les avons  mis  en garde contre la surenchère et les querelles égoïstes pouvant  être préjudiciables au parti,  nous l’avons signifié  au représentant du parti  qui  a  apprécié notre position.»