Le câblier « Pierre de Fermat » répare le câble sous-marin ACE

13 April, 2018 - 12:24

La rupture du câble sous-marin ACE  fin mars devant Nouakchott, en Mauritanie, a causé d'importantes perturbations des services internet dans une demi-douzaine de pays africains. Jean-Luc Vuillemin, le directeur des réseaux internationaux chez Orange, explique au marin comment le câblier Pierre de Fermat est intervenu pour le réparer.

Quand l’anomalie a-t-elle été constatée ?

Le défaut est apparu le vendredi 30 mars sur la branche mauritanienne du câble, il a été localisé à quelques kilomètres de la plage par 30 mètres de fond. Cela a donné lieu à une réquisition formelle du Pierre de Fermat le 31 mars.

 

Comment l’origine de la panne a-t-elle pu être localisée ?

La panne a été localisée par mesure optique sur un OTDR (optical time domain reflectometer) depuis la station de Nouakchott, indiquant la distance entre la station et la coupure. Le câble a ensuite été détecté par le navire câblier par envoi d’un signal électrique 25Hz sur le câble depuis la station. Le Rov (robot sous-marin télécommandé) a alors été déployé pour inspection visuelle des fonds afin de localiser précisément l’endroit de la coupure.

 

Où se trouvait le « Pierre de Fermat » quand l’alerte a été donnée ? En quoi a consisté son intervention ?

Il était en opération en mer du Nord. Le navire est arrivé sur site le 9 avril. Il a commencé par localiser le câble et procéder à une inspection par son Rov qui a constaté une coupure franche sur le câble qui avait été déplacé de 50 mètres de sa route initiale. Le câble a été relevé, un segment de câble de réserve inséré et reposé. La réparation est maintenant dans sa phase finale.

 

Quelles constatations ont pu être faites sur le câble endommagé ?

D’après les relevés terrain au niveau de la faute, le câble a été trouvé coupé et dévié de plusieurs dizaines de mètres de sa route de pose initiale, indiquant que le câble avait été fortement tiré et probablement sectionné avec un outil tranchant une fois remonté à la surface. Comme dans la très grande majorité des cas, la coupure du câble peut avoir été causée par des activités humaines, de pêche au chalut ou par le ragage d’ancre d’un gros navire ou tanker.

Propos recueillis par Olivier MÉLENNEC

 

Des perturbations dans une demi-douzaine de pays africains

 

Les perturbations dues à la rupture du câble sous-marin Africa Coast to Europe (ACE) ont affecté une demi-douzaine de pays africains. Selon le site Tic Guinée, ces perturbations ont duré jusqu’au 6 avril.

L’importante baisse de bande passante a fortement affecté le trafic internet des opérateurs de téléphonie et des fournisseurs d’accès en Guinée, en Sierra-Leone, au Liberia, en Guinée Bissau, en Gambie et en Mauritanie. Le câble ACE est le seul câble sous-marin qui dessert ces pays.

En Mauritanie, les clients des opérateurs télécoms Chinguitel, Mattel et Mauritel, filiales respectives de Sudatel group, de Tunisie télécom et de Maroc telecom, ont eu des difficultés pendant plusieurs jours à accéder à internet.

En Sierra-Leone, cette panne survenue au lendemain du premier tour des élections présidentielles a suscité des interrogations sur une possible restriction de l’accès internet par les autorités. La Commission nationale des télécommunications (Natcom) a dû assurer la population de la non-implication des autorités sierra-léonaises dans cette situation.

Dans plusieurs pays, les abonnés à internet ont appelé leurs opérateurs respectifs à les dédommager.

Mis en service en 2012, le câble Africa Coast to Europe est un câble sous-marin de fibre optique à haut débit. Il est géré par un consortium regroupant 20 opérateurs et administrations avec à sa tête le groupe français de télécommunications Orange.

O. M.

 

 

 

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