Lettre ouverte au Président de la République

18 September, 2014 - 10:15

C'est après vives délibérations qu'enfin je me suis décidée à vous interpeler en tant que président du Conseil Supérieur de la Magistrature, garant des droits de tous les citoyens mauritaniens et en tant que président de l'Union Africaine par rapport à un problème pendant en justice et dont mon fils est mêlé.

En effet, il y a bientôt sept mois que mon fils Mohamed Lemine Dicko est entre les mains de la justice sans que nous n'ayons aucune explication plausible par rapport à cette longue détention préventive.

Pour une première arrestation, il avait grâce au concours de l'avocat que nous avons commis, bénéficié d'une liberté provisoire. Mais à notre grande surprise pour ne pas dire déception, il a été re convoqué et entendu à nouveau par le Commissaire de police de Tevragh Zeïna d'où l'existence de deux procès verbaux différents l'un de l'autre pour un même problème. Ce qui à mes yeux relève d'une erreur flagrante dans la procédure et mérite qu'on y voit un peu clair.

Dans le premier PV le N° 009, en date du 9 mars 2014, il était simplement question de bande de malfaiteurs et dans le deuxième le n°19 du 21 avril 2014, il est question de détention par cette soit disant bande de malfaiteurs d'une quantité de chanvre indien. Nous dénonçons avec la dernière énergie ce vice de forme dans la procédure, car un même commissaire qui, en l'espace d'un mois établit deux procès verbaux différents pour un même problème ne peut s'expliquer juridiquement.

Voilà pourquoi Monsieur le Président de la République, je suis tentée de croire qu'il y a une machination quelque part dans la procédure. Ceci pour lier l'arrestation de mon fils et ses amis à l'agression physique du sénateur de R'Kiz qui a eu lieu la même nuit où mon fils et ses amis ont été interpelés pour la première fois par le commissaire de Tevragh Zeïna.

 

Vraisemblablement , c'est ce qui expliquerait la deuxième interpellation et le rajout de la détention du chanvre indien dans le deuxième PV. Mais, il reste une question dont seule une contre enquête pourrait apporter la réponse idoine.

A mon avis, il y a deux hypothèses qu'il est possible d'avancer :

 

 

1. Admettons que le sénateur ait été agressé physiquement par la bande de malfaiteurs. En ce moment, on est en droit de se poser la question de savoir le pourquoi ?

Il incombait au commissaire de police qui a diligenté l’enquête préliminaire d’établir le mobile. Ce qui est clair dans mon esprit c’est qu’il n’y a aucune relation possible entre le sénateur et les supposés agresseurs d’où la préméditation est d’office écartée.

 

Cependant on peut à la limite comprendre que cette bande ait exécuté un projet ficelé et qu’elle a même été droguée comme on parle de détention de drogue dans le deuxième PV. Mais en ce moment, il faut chercher le commanditaire. Si j’ai bien compris la déclaration du ministre de l’Intérieur à travers la TVM et que la presse a relayée à travers certains organes, le véritable coupable de l’agression du sénateur était connu et même arrêté.

Aujourd’hui, on veut nous faire croire le contraire en voulant faire porter le chapeau à une quelconque bande que le concours de circonstance a fait qu’elle soit arrêtée la même nuit où il y a eu l’agression.

Depuis sept mois nous demandons que cette affaire soit jugée et qu’on sache qui est réellement coupable de cette agression. La liberté provisoire accordée à mon fils après la première enquête et la déclaration des témoins dénote qu’il est mêlé dans cette histoire de bande de malfaiteurs parce que simplement, il a des connaissances dans le groupe.

Est-ce suffisant pour être inculpé. Voilà la question qui se pose et à propos de laquelle je souhaite recevoir une réponse de la part de la justice qui est à mon avis fait trainer le dossier sans aucune raison valable ou bien, il est avéré que c’est la bande qui a commis le forfait, on propose la sentence ;ou bien on doute encore de sa culpabilité, qu’on leur accorde au moins cette liberté sous contrôle judiciaire.

Voilà Monsieur le président de la République les raisons de mon interpellation

Et je demeure optimiste quant à la suite qui serait réservée à la présente requête qui n’est rien d’autre qu’un cri de cœur d’une maman en pleine détresse.

Veuillez croire, Monsieur le Président en l’assurance de ma haute considération

 

Astou N'DAO Citoyenne demeurant à la Médine I

 

Rosso Mauritanie