Assainissement des voies publiques à Tevragh Zeina : Le temps d’une visite présidentielle ?

12 October, 2017 - 12:46

Depuis quelques jours, on assiste aux dégagements des commerçants ambulants qui campaient sur les voies publics,  dans et autour du grand marché de la capitale et les nombreux trottoirs.

Les tables d’exposition de marchandises, les  échoppes des  grilleurs de viande et autres petits commerces ont été  vidés par les forces de l’ordre. Intervenant à la veille de la visite présidentielle à Tevragh Zeina, Wilaya de Nouakchott Ouest, cette intervention, la nième en son genre,  n’a pas manqué de faire croire qu’il s’agit là, comme toujours d’un coup de poing ponctuel de la communauté urbaine ou des autorités administratives.  Il y a des choses que le président des pauvres ne voudrait certainement pas voir. Même quelques pistes défoncées ont été recouvertes d’une couche par notre ENER national. Le temps d’une visite ?

Ce jeudi matin, c’est le Hakem de Tevragh Zeina, casquette vissée sur la tête qui supervisait les déguerpissements des voies du grand marché. L’homme était entouré d’un important  dispositif de policiers et de gardes. Les tables et autres outils de commerce sont embarqués dans des grands camions et  même  un  porte-char à été mis à contribution. Quelques commerçants ambulants étaient embarqués dans des véhicules, comme du reste leurs  marchandises. Beaucoup de curieux  observaient le spectacle côté Ilot A.

 A la question de savoir si cette action allait durer,  voire se pérenniser, le Hakem  qui n’est  apparemment pas  très bavard,  pria le reporter du Calame de se dépêcher de quitter les lieux, et  l’un de ses gardes  de vérifier si  le téléphone du journaliste n’était ouvert pour enregistrer les propos de son patron, qui a répondu tout de même brièvement qu’il s’agit là d’une action qui consiste, comme on le constate, à libérer toutes les voies publiques et l’action se poursuivra.

Si les commerçants  obstruent, il est vrai, les rues et ruelles des marchés et leurs alentours, les véhicules  de certains commerçants  occupent anarchiquement tous les trottoirs des rues. Il devient, à l’occasion des fêtes,  très difficile de se mouvoir dans nos marchés.

Tenez, au carrefour de la  polyclinique et jusqu’à récemment au carrefour de la mosquée marocaine, presque les 2/3 du goudron sont occupés par les marchands de fripes,  de poissons et de légumes, empêchant  ainsi  les voitures, les piétons  et les charrettes de se déplacer.

 Mais, en les dégageant  aujourd’hui, sans leur offrir un autre espace où ils peuvent se livrer à leur travail, on les prive de leurs moyens  de subsistance. Il  s’agit,  pour la plupart, de  gens qui gagnent leur pain au quotidien. Qui, en vendant de la viande, qui en vendant le bissap, qui les voiles etc. Ces vendeurs et revendeurs ne peuvent être redéployés  dans les quartiers périphériques où ils ne pourront pas écouler leurs  marchandises et il n’y a presque plus d’espace publique dans la capitale. Les pouvoirs publics seraient bien inspirés de leur offrir l’espace de  l’escadron d’escorte et de sécurité, ou celui  des écoles  vendues, en y construisant des échoppes  

Espérons comme toujours que cette nième opération coup de poing ne connaîtra pas le même sort que ceux qui l’ont précédé. Que de velléités !