Faits divers… Faits divers… Faits divers…

5 October, 2017 - 01:32

Séries de cambriolage en une seule nuit

Le Sud-est de Nouakchott, nous n’avons de cesse de le répéter, est devenu un haut lieu du banditisme et du crime. D’El Mensiya au PK 12, de Leegeila au fond de Tarhil, les hors-la-loi deviennent maitres de céans, dès le coucher du soleil. Les patrouilles de la Garde nationale furent, un temps, efficaces, limitant, plus ou moins, les braquages et agressions en plusieurs quartiers d’Arafat. Mais la situation est à nouveau redevenue critique. Les cambriolages et vols à main armée ont repris vigueur, malgré lesdites rondes et patrouilles. Un témoin affirme avoir, une fois, informé une patrouille qu’une bande était en train de dévaliser une épicerie, vers trois heures du matin, à moins de cent mètres d’eux. Occupés à siroter du thé, les gardes auraient déclaré ne pas être concernés…

Tout dernièrement, le quartier « Station verte » d’El Vellouja a subi le cambriolage simultané de quatre boutiques contigües, très tôt la nuit. Les voisins dont certains témoins de la scène ont réagi en alertant la police. En vain. Nombreux, les braqueurs se déplaçaient à bord de plusieurs voitures.

Une autre bande a « visité » le domicile d’une famille, à deux cents mètres du commissariat de police Arafat 2, au cours de la même semaine. Brandissant des machettes, ils ont obligé l’unique homme et les femmes présentes à rester tranquilles, le temps de tout emporter et disparaître. Les agents du commissariat voisin ont promis d’arrêter les coupables au plus vite mais ceux-ci leur restent, à ce jour, totalement inconnus. Le quartier a aussi connu des vols de voiture. Une vieille Mercedes 190, connue de tout le quartier et dont le propriétaire pensait qu’aucun voleur ne voudrait, a ainsi disparu, la semaine dernière.

 

Le riche maître et ses talibés voyous 

M.L.S. s’est intéressé très tôt aux études coraniques. Après quelques années d’école primaire à Nouakchott, il rejoignit la célèbre mahadra d’Ahel Addoud, à Oum el Ghoura, près de Wad Naga, pour y étudier le saint Coran et autres sciences islamiques. Il finit par y assimiler la totalité du saint Livre, avec ses phonétiques et syntaxes. Jugé meilleur de sa promotion, il se voit alors sollicité, par son maître, pour l’aider à enseigner le Coran aux débutants. Il accepte aussitôt l’offre, au grand dam de ses parents qui voulaient le voir revenir au foyer et enseigner tout près d’eux.

M.L.S. s’est installé dans une cabane à côté de la mahadra. Il passe la plupart de son temps à enseigner et ne revient chez lui que pour manger ou se reposer, choisissant les plus obéissants de ses talibés pour l’aider à faire le ménage, la cuisine et le thé. Tout dernièrement, il a sélectionné deux nouveaux venus qui semblaient sérieux et leur a confié, comme à son habitude, la clef de sa cabane et celle de la malle où il garde toutes ses économies. Or ses repas et habits sont à la charge de la mahadra. Aussi a-t-il accumulé, dans sa malle, beaucoup d’argent, reçu, depuis des années, de divers dons et offrandes, sans en dépenser une seule ouguiya…

Nul de ces étudiants qui passaient quotidiennement chez lui ne s’est jamais enhardi à lui dérober quoi que ce soit. Mais voici qu’il y a dix jours, notre ami constate, soudain, que sa malle a été forcée. Il l’ouvre et manque de s’évanouir : les seize millions d’ouguiyas qui y reposaient se sont fait… la malle ! On apprend vite que, la veille, les deux jeunes talibés à son service ont quitté la mahadra. « Oh », déclare un témoin, « ils avaient l’air bien pressés d’aller,à pied, vers le goudron, en pleine nuit ! » L’un des deux portait une valise.  L’alerte est aussitôt donnée et la brigade de gendarmerie de Wad Naga saisie. L’enquête révèle que les deux fuyards ont été récupérés par un véhicule conduit par un homme en tenue qui les a emmenés à Nouakchott…

Une plainte a été déposée, par la victime, au commissariat de police Arafat 2. Les premières recherches n’ont rien donné. Les parents du maître coranique décident alors de « motiver » les policiers. Une piste est ainsi vite levée et l’on arrête un des deux jeunes présumés cambrioleurs, le Jeudi 28 Septembre. Ses aveux permettent d’éclaircir l’affaire. Les deux jeunes talibés, qui n’avaient ni le courage ni la volonté de voler, s’étaient confiés à des amis, les informant du trésor si peu gardé du marabout. Douteux amis car il s’agissait de voleurs professionnels qui ont planifié l’opération et les ont convaincus de passer  au plus vite à l’action. Arrivés à Nouakchott, le garde et son principal complice se sont emparés de la part du lion : dix millions d’ouguiyas, ne laissant, aux deux jeunes hommes, « que » six millions à se partager. Le second talibé a été arrêté le lendemain. On a pu récupérer les six millions en leur possession, pour les remettre à M.L.S. Les recherches se poursuivent pour coffrer leurs complices.

 

La SDF de la mosquée se stabilise

Dans une de nos éditions passées, nous évoquions une mystérieuse dame qui venait, chaque matin, vers quatre heures, à la mosquée Jaffar du carrefour Ten Soueïlim, en provenance du quartier 24 Avril. Elle restait devant l’édifice religieux, en plein air, jusqu’au milieu de la journée, avec des bagages entassés dans un coin. Toujours correctement vêtue, elle semblait dans état psychique normal. Interrogée, elle nous déclarait avoir quitté son mari et ses enfants, à la Socogim, parce qu’elle voulait, expliquait-elle, « toujours vivre en déplacement »…

Mais, depuis deux semaines, Binta s’est fixée, en permanence, devant la mosquée Jaffar. Elle prépare son thé matinal, vers sept heures, et commence à fuir le soleil, cherchant l’ombre de la mosquée ou des maisons voisines, pour s’y tenir, tranquille. On la voit parfois prendre son déjeuner. La nuit, juste après la prière d’El Icha, elle s’allonge sur un tapis de fortune et dort, jusqu'à l’aube.

 

Mosy