Réforme du système éducatif: le gouvernement fait marche arrière

29 September, 2017 - 13:27

Faute de salles de classes et d’enseignants, le gouvernement aurait renoncé à l’application au cours de l’année scolaire 2017/2018 d’une réforme du système éducatif instaurant une uniformisation des programmes de l’enseignement primaire. Concrètement, il s’agissait de retirer les autorisations aux écoles privées de dispenser les trois premières années du fondamental. Celles-ci devaient revenir à l’enseignement public. En mai dernier, dans l’euphorie de cette mesure populiste, les responsables du département n’avaient pas pris en compte les avis fort légitimes exprimés par bon nombre de chefs d’établissements, au cours d'une réunion. Interrogés par le ministre de l’Education nationale sur leur capacité à accompagner les nouvelles mesures, les directeurs régionaux avaient fait état de « l’existence de problèmes logistiques et techniques qui doivent être résolus avant la mise en pratique de la nouvelle mesure». Ils avaient soulevé des préalables notamment l’ouverture de nouvelles écoles et la mobilisation d’un plus grand nombre d’enseignants, afin de pouvoir accueillir les dizaines de milliers d’élèves que doit libérer l’enseignement privé. Sans prendre en compte ces avis, le ministre s’était contenté de dénoncer « la grande anarchie qui caractérise l’enseignement fondamental », rappelant que l’obligation faite aux écoles de dispenser l’enseignement en arabe n’est pas respectée » ; celles-ci le dispensent, selon lui, dans d’autres langues différentes. Une étude réalisée par le département de l’Education nationale, révélée par le site AlAkhbar, a démontré que l’application de la nouvelle réforme nécessitera la construction de 5.000 nouvelles salles de classe et le recrutement de 5.000 instituteurs. La rentrée scolaire programmée au 2 octobre prochain n’est pas sans poser de problème. La plupart des établissements de Nouakchott et de l’intérieur sont inondés ou endommagés suite aux dernières pluies. D’autres établissements sont ceinturés par des montagnes de détritus.