Deux autorités méritantes

27 September, 2017 - 17:06

A quelques jours du dernier scrutin du referendum constitutionnel, les hautes autorités, très inquiètes du probable résultat, avaient décidé de prendre en charge le coût du transport des électeurs censés voter pour le oui, à travers tout le pays. D’importantes sommes d’argent furent transférées à toutes les autorités administratives, pour couvrir ces déplacements. D’habitude, walis et hakems convoquent les élus locaux, hauts responsables, notables et acteurs politiques, pour les sommer, chacun, de prendre en charge le transport de sa popularité. Il est rare qu’une autorité ne dépense plus qu’une minime somme de ce fonds, pour aider au transport vers les bureaux de vote, car tout le monde veut être bien noté par l’administration impliquée, directement cette fois, dans le processus. Après le scrutin, hakems  et walis passent un bon moment à se la couler douce, avec la bagatelle encaissée sur laquelle aucune explication ne leur sera demandée…

Heureuse exception à cette règle, cette année. Deux autorités administratives à qui chacun aura cœur de  tirer chapeau ont dérogé positivement aux mauvaises habitudes de leurs collègues. Le hakem de Tichit, administrateur civil, Sid’Ahmed ould Ebnou, et le wali du Gorgol, administrateur auxiliaire, Yahya ould Cheikh Mohamed Vall ont élevé leur sens de responsabilité et du dévouement à la Nation jusqu’à refuser d’encaisser l’argent du contribuable. Les deux administrateurs ont décidé, chacun de son côté et sans se concerter, de reverser toute la somme reçue au Trésor régional, contre reçu de décharge, au grand dam de leurs collègues dont plusieurs ont tenté de les convaincre d’agir « autrement »…

Notons que le hakem de Tichitt est sur le point de partir à la retraite. Le directeur de la Fonction publique lui a refusé le droit de bénéficier de la rallonge de deux ans que lui accorderaient, pourtant, ses deux années de stage au Maroc, alors que cette faveur a été accordée récemment à deux autres autorités en fonction. Force nous semble d’interpeller les plus hautes autorités, pour demander des explications à ces autorités. Où sont passés les fonds de l’Etat ?