Les journalistes et syndicalistes sont libres

25 August, 2017 - 23:42

Interpellés , ce vendredi 25 août, par des agents de la  police des crimes économiques et financiers, Moussa Samba Sy, directeur de publication du Quotidien de Nouakchott, Babacar Baye N’Diaye webmaster de Cridem, Jedne Deïda, directeur de Mauriweb et Aminata Ba, directrice générale de Cridem  et veuve de Claude K ont été relâchés en début de soirée. Ils ont été auditionnés séparément sur leurs liens avec l’homme d’affaires en exil au Maroc Mohamed Ould Bouamatou et ses différents groupes et leurs supposés liaisons avec le sénateur Mohamed Ould Ghadde, arrêté depuis quelques semaines pour « crimes de gabegie transfrontaliers ».

Les secrétaires généraux de la CGTM et de la CLTM, Abdellahi Ould Nahah et Samory Ould Bèye ont été également auditionnés par les limiers deS crimes économiques et financiers. Ils devront rester à la disposition de la police. Ces hommes de médias auraient été entendus dans le cadre d’une enquête préliminaire relative à des présomptions «de crimes transfrontaliers» dans le cadre de laquelle l’ancien sénateur Mohamed Ould Ghadda a été arrêté début août. Au-delà de l’ancien sénateur frondeur, l’enquête des limiers de la police économique viserait à établir des liens avec le banquier Mohamed Ould Bouamatou, réfugié au Maroc depuis plusieurs années, et certains de ses proches. Ces arrestations à mettre sur le compte des dérives dictatoriales du régime de Ould Abdel Aziz ont suscité une onde de choc à travers le pays. Face au tollé suscité, le commissaire de la police des crimes économiques et financiers a rassuré le président du syndicat des journalistes mauritaniens (SJM) Mohamed Salem Ould Dah, en démentant l’existence de toute accusation ou arrestation contre des journalistes, indique le site Al Akhbar. "Ils ont été interpellés en raison de la présence de leurs noms dans un dossier, qui se trouve entre les mains de la justice, afin de leur poser des questions", a-t-il dit.

« Les journalistes ne font l’objet d’aucune charge et seront mis en liberté, après avoir répondu à certaines questions relatives à une affaire pendante devant la justice », avait-il assuré. Néanmoins, beaucoup y voient aussi  «une tentative d’intimidation» visant à museler la presse. Ahmed Ould Cheikh , directeur du Calame, présentement à l’étranger est  dans le viseur des enquêteurs . Dans un communiqué rendu public il y a une semaine, le Parquet général de Mauritanie a annoncé «avoir mis la main sur des informations documentés relatives à l’implication de plusieurs personnes dans un projet visant à commettre des crimes transfrontaliers de grande ampleur, étrangers aux mœurs et au valeurs de notre société, dans un cadre structuré et organisé, cherchant à semer le désordre et à perturber la sécurité publique».