Samba Thiam président FPC, ex FLAM sur Chinguity TV: «Si je m’exprime en français, c’est par simple courtoisie, pour qu’on se comprenne, sinon, je m’exprime en Pulaar qui est ma langue, le français n’est pas ma langue»

7 September, 2014 - 16:49

Invité à un débat sur Chinguitty TV, le président des forces progressistes du changement, ex-FLAM, Samba Thiam a  plusieurs fois haussé le ton, menaçant même de se retirer si le déroulement du  débat n’est pas réglé. « Si je savais que le débat allait se dérouler ainsi, je ne serais pas venu ». En effet, le président du FPC s’attendait à l’endroit de ses  vis-à-vis qu’ils  s’expriment   dans la langue de Molière pour porter la contradiction ; mais, il a eu à faire face à Abdou Salam Ould Horma, président de Sawab, d’obédience baasiste qui s’exprimait en arabe. Le choix de la chaine n’est peut-être  pas fortuit. Ont pris part au débat Me Lô Gourmo, vice-président de l’UFP et Bilal Ould Hamza venu visiblement défendre le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Certains  intervenants par téléphone se sont également exprimés longuement en arabe ou Hassaniya, ce que Samba Thiam ne comprenait ou ne maitrisait point. Le débat était donc mal engagé, même si, estime le vice-président de l’UFP, le plateau reflétait la diversité de la Mauritanie.  On semblait aborder un débat de sourds, avec un animateur qui avant d’être rappelé à l’ordre par le président Thiam n’était pas du tout à la hauteur. « Si je m’exprime en français, c’est par simple courtoisie, pour qu’on se comprenne, sinon, je m’exprime en Pulaar qui est ma  langue, le français n’est pas ma langue.» Et l’ex président des FLAM d’indiquer : « je ne refuse pas de parler Hassanya ou arabe, c’est tout simplement parce que  l’exil de près de trente ans m’a fait oublier le Hassaniya utilitaire, de bas niveau  que je possédais.»

Reprenant la parole après un tour de table, Samba Thiam revient à la charge : « Je veux répondre à Abdou Salam, mais je n’ai pas compris tout ce qu’il a dit, si voulez  qu’on poursuive ce débat, il faut que je sois dedans, sinon je me retire. On ne peut débattre tant qu’on ne se comprend pas, c’est prêcher dans le desert. » C’est seulement en ce moment que notre animateur se décide  a parler un français approximatif, et Abdou Salam Ould Horma de demander à Hamza de traduire  son propos.

Si Samba Thiam ambitionnait d’expliquer la vision des forces progressistes du changement aux mauritaniens, les problèmes que le pays rencontre dans la cohabitation entre les composantes du pays, l’exclusion des négro mauritaniens et les harratines, Abdou Salam Ould Horma lui reprochait aux FLAM d’ »avoir pris des armes contre leur propre pays, ce qui est contraire à la Constitution» avant d’ajouter : « si les FLAM ont décidé de s’inscrire dans le combat démocratique, ils doivent faire un mea culpa et demander pardon à leurs compatriotes.» Et le président des FPC de rétablir ce qu’il a qualifié   d’"affirmation fallacieuse  et dénuée   de tout fondement" du Vice -président de l”UFP qui posait que les “flam combattaient les maures” : « vous ne trouverez nulle part cette formulation dans le manifeste, le problème, c’est que vous inventez des choses ,dans le seul but de nous  diaboliser; nous n’avons jamais déclaré la guerre à la composante arabo-berbère mais a l’Etat arabo-berbère ,au  système , qui dirige le pays.» Et c’est-là  la différence d’approche ou de concept entre vous et nous, a répliqué Gourmo Lô. « Nous disions à l’époque que la responsabilité des problèmes du pays incombait à l’état néo colonial alors que vous imputiez cela à l’état Beidane». Réplique de Samba Thiam, « je suis sûr que si nous avions discuté avec les nationalistes arabes, on se serait entendu, mais par vos divertissements, vous nous en  avez empêchés.»

Les invités ont également divergé sur l’appellation « arabo-berbère », la prédominance de  la langue sur le Pulaar, le Soninké et le Wolof. Pour Samba Thiam, si les maures mauritaniens ne se sentent pas concernés par ce vocable, pourquoi alors s’offusqueraient- ils ?

Pour Bilal Ould Hamza, il faut oublier tous les problèmes qu’a connus le pays pour se tourner vers le futur et saisir l’opportunité qu’offre le président Aziz pour bâtir notre pays.

Une thèse rejeté et par Thiam et Gourmo qui ont indiqué qu’il faut d’abord  reconnaître les problèmes de cohabitation que connait  le pays pour  les résoudre par le dialogue et la négociation.

Il regrettable que des débats de ce genre ne soient pas mieux prépares et confiés à des hommes d’expérience. Les mauritaniens  et chaines de TV  en profiteraient  grandement.