Cheikh Tidjane Diop, plus connu sous l’acronyme C.T.D, alias « Diamant Noir », a dévoilé, mardi dernier, aux Echos du Sahel (Sebkha-extension), son dernier opus « Empire », troisième de la série, après « Diamant Noir », composé de 11 titres 2011, « Miin » (Moi), pièce d’identité musicale, composé aussi de 11 titres. Ce maxi de six titres est une autobiographie et  établit un large focus, sur la femme et la paix. «  C’est le monde où la femme est prise en objet et reléguée au second plan, que CTD cherche à briser. « Ton rêve, c’est mon rêve, tu t’assiéras sur le trône...», dit-il. Avec cette auto-production ouverte à de nombreux artistes africains, CTD atteint à la maturité et affiche sa volonté de fédérer. Ses appels aux rappeurs mauritaniens, pour un album élargi, sont restés vains : « Ce n’est pas faute d’avoir essayé ! Je n’ai aucun problème avec eux. Ils n’ont jamais décliné catégoriquement mes offres mais ne m’ont jamais relancé non plus. A un moment, je dois avancer sans eux », déclare-t-il en conférence de presse.

Catégorique, CTD déplore le sort peu enviable du rap mauritanien qui se meurt. « Deux à trois rappeurs se débrouillent. Sinon, il n’y a plus personne ». CTD se  définit comme « cet être en perpétuel situation dans son époque, dans un monde où chaque parole a des retentissements et chaque silence aussi », comme disait le philosophe et écrivain français Jean-Paul Sartre (1905-1980). Sa belle plume et ses talents de rappeur font, de celui qui s’est installé en France depuis 2003, un artiste incontesté dans la sphère hiphop africaine qu’il décline en pulaar, français ou anglais. De retour à Nouakchott, CTD  proclame sans ambages : « j’ai le devoir de revenir chez moi et d’y revendiquer, fortement, mon identité. Cesser de se victimiser, prendre ses responsabilités et aller de l’avant. La lutte ne saurait être frontale, elle peut être menée sous plusieurs formes », précise-t-il.

Son album suscite des échos favorables, aussi bien en France qu’au Sénégal : « le professionnalisme de l’artiste impose le respect », estime la critique. Parallèlement à sa jeune carrière de rappeur, l’ancien pensionnaire de  l’Ecole et la Vie de Nouakchott, est un ingénieur  en mathématiques financières, à l’université du Havre en France. Dernière info, CTD projette de mettre sur pied un label de production de jeunes talents africains.