Le FONADH dénonce des manœuvres contre la constitution

23 July, 2017 - 23:53

Le Forum National des Organisations de Droits Humains (FONADH), un collectif d’une vingtaine d’ONG mauritaniennes, condamne les manœuvres du pouvoir visant à changer la constitution du pays, à travers l’organisation d’un référendum prévu le 05 août prochain,  dans une déclaration rendue publique dimanche.
Le FONADH note avec amertume que « le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz continue à violer les droits élémentaires des citoyens mauritaniens de façon éhontée depuis le coup d’état du 06 août 2008, perpétré contre le président Sidi Mohamed Ould  Cheikh Abdallahi, et ne cesse d’étaler à la face de l’opinion son vrai visage de despote ».
La déclaration rappelle que ce pouvoir a refusé systématiquement d’appliquer tous les accords signés au sein de la classe politique depuis 2009, notamment  ceux de Dakar, qui ont permis l’organisation d’une élection présidentielle anticipée le 18 juillet 2009, consacrant un retour à l’ordre constitutionnel,  après la rupture de légalité née du coup d’état du 06 août 2008.
A propos  de la prochaine consultation populaire, le FONADH dénonce « une poussée autocratique, prélude à une confiscation du pouvoir » avec la perspective « d’une évolution catastrophique » de la situation politique du pays.
Le collectif « rend Mohamed Ould Abdel Aziz responsable de toutes les conséquences d’une telle situation » et « invite toutes les personnes éprises de paix et de justice, en Mauritanie et à travers le monde, à une solidarité agissante, en vue de prévenir d’autres dérives autocratiques à l’encontre du peuple mauritanien en entier».
Ce référendum  est organisé sur la base de l’article 38 de la constitution du 20 juillet 1991, une disposition controversée.
 Il  vise l’approbation d’une révision constitutionnelle portant sur la suppression du sénat, la création de conseils régionaux, le changement des symboles nationaux (drapeau et hymne) et la suppression d’un certain nombre d’institutions parmi lesquelles la Haute Cour de Justice (HCJ).
L’opposition appelle au boycott de cette consultation.
Elle  rappelle que la procédure de révision constitutionnelle est réglée par le chapitre 11 de la loi fondamentale, notamment les articles 99,100 et 101.
Avec le recours à l’article 38, plusieurs analystes nourrissent les craintes d’une remise en cause du principe de l’alternance consacrée par la limitation des mandats.