Autour d'un thé

6 July, 2017 - 00:58

Juin, Juillet et Août sont les plus dangereux mois de l’année, en Mauritanie. Examens nationaux obligent. Autrement dit, mois de toutes les indélicatesses scolaires, juste avant le départ en vacances vers l’intérieur du pays. C’est en ces mois que le baccalauréat des années 2000/2002 fut honteusement vendu. C’est aussi en ces mois que prospèrent fuites et rumeurs en tout genre. Ce sont aussi les mois les plus dangereux, en termes de fuite d’argent. Les mois où les familles vont à Las Palmas, Dakar, Rabat, Casa, Paris, Doha, aux îles Caïman ou aux Seychelles. Bref, les mois de Juin, Juillet et Août ne sont pas bons. Ce sont de mauvais mois. C’est eux qui sont à l’origine de tous nos problèmes. Mois belliqueux, mois agressifs, mois provocateurs. Et, comme par hasard, mois amis des militaires. Qui s’entendent bien avec les militaires. Qui ne vendent la mèche ni des militaires ni des comploteurs. C’est ingrat de les laisser passer comme ça, sans rien leur dire. Même pas bienvenue. Même pas bye bye. Pourtant, ils ont toujours servi à quelque chose. Huit Juin. Dix Juillet. Trois et cinq Août. C’est eux qui ont tout changé. Depuis. Nous sommes en plein dedans. Trois mois qui ont changé l’histoire nationale. Comme les héros de la résistance, ils méritent des bandes rouges, ces valeureux mois, à apposer quelque part. Il ne fallait justement pas oublier de parler de ces petits jolis mois qui permettent aux froussards (du dix Juillet) aux aventuriers (du huit Juin) et aux mécontents (du six Août) de reprendre la main, comme dans « Questions pour un champion », des coups bas, des coups tordus et des coups d’Etat. Dix juillet approche. Six Août est devant nous. Pas de guerre du Sahara. Pas de limogeage intempestif. Pas de réaction sur un coup de tête. Prions Allah que les trois mois passent sans rien de spécial. Les Maures disent : « Parle trop, tu seras devin ». Quel rapport entre la langue pendue et la prémonition ? Le président Mohamed ould Abdel Aziz roule dans une belle voiture noire banalisée. Un peu comme celles qui ont eu pignon sur rue, lors du Sommet arabe de 2016 à Nouakchott. Lorsque le prince du Qatar vint ici. Alors que le roi d’Arabie saoudite qui passait ses vacances au Maroc, préféra ne pas venir dans un petit pays comme la Mauritanie. Deux que je n’oublie jamais : celui qui m’a aidé et celui qui a pris part contre moi. Une belle voiture noire comme celles que le Qatar a généreusement offertes au pays. Une ancienne esclave disait à son maître : « Oh, combien je te hais et combien j’aime le lait de tes brebis ! » Elles sont spacieuses, les voitures du Qatar. Toute belles et toute luxueuses. Attention, danger : voitures de terroristes ! Ça peut exploser à tout moment. Daech ou Hamas. Ce sont des criminels. Des terroristes. Des assassins. Ainsi parlait Macron Zarathoustra. Et puis, le Qatar est un pays pas sérieux. C’est depuis douze ans qu’il accueille chez lui, sans rien faire, un ennemi national. C’est depuis quinze ans qu’il organise des attentats contre le pays. C’est depuis quinze ans qu’il parraine les activités de partis, de personnalités et d’organisations qui cherchent à nuire au pays. C’est depuis quinze ans que le Qatar supervise l’implantation des cellules du terrorisme. Des cellules dormantes qui viennent de se réveiller. Subitement. Hé, Qatar ! Ché, le Qatar ! Mé, le Qatar ! Toi, là, tu ne savais pas que c’est le Qatar qui a failli faire exploser Nouakchott de vers les PK ? Mais, toi, tu ne sais pas que c’est le Qatar qui a donné de l’argent aux sénateurs, pour rejeter les amendements constitutionnels ? Toi, là, tu ne sais pas que c’est le Qatar qui empêche le pays de tourner en rond ? C’est le Qatar qui conseille l’opposition. C’est le Qatar qui empêche l’école de marcher. Qui empêche la santé de bouger. Les trois cas de la fièvre Crimée Congo ? C’est le Qatar. La réticence des populations à venir s’inscrire, massivement, sur les listes électorales, pour voter au prochain référendum ? Tout ça, c’est le Qatar. Salut.