Faits divers… Faits divers… Faits divers…

6 July, 2017 - 00:53

Suicide au quartier Dubaï

Le quartier périphérique Dubaï, à l’extrême-est de Nouakchott est devenu un point chaud de la délinquance et du crime. Les cambriolages, vols à main armée et viols y sont devenus monnaie courante. Des bandes de malfaiteurs circulent, jour et nuit, dans cette zone éloignée de toute autorité publique. On n’y a pas oublié Ould Lemsid, le bandit descendu par un épicier qu’il voulait braquer, avec deux complices.

Le suicide y était cependant encore inconnu. Jusqu'à la semaine dernière. Dimanche 26 Mai, on découvre, au petit matin, le cadavre d’un jeune homme qui se balance au bout d’une corde, suspendue au mur d’une concession, près de la fameuse demeure d’Ehel Abdallahi. Les autorités administratives et judiciaires de la Wilaya se rendent aussitôt sur place, pour accomplir les habituelles formalités. La police ouvre une enquête. Des témoins ont affirmé que le défunt souffrait depuis quelques temps de troubles  psychiques.

 

La SDF de la mosquée

Qui vient prier le premier office matinal, à la mosquée Jaafar du Carrefour Ten Soueïlim, ne peut que remarquer la mince silhouette d’une femme allongée au perron de ce lieu sacré. Couchée sur un vieux morceau de natte, parfois à même le sol, cette dame qui semble avoir dépassé la quarantaine, est toujours été la première à arriver à la mosquée. Parfois avant quatre heures du matin, précisent les veilleurs de nuit voisins. Sans se soucier ni du froid, ni de l’humidité de la rosée ni de celle de la pluie. Binta reste aux alentours de la mosquée jusqu’au crépuscule. Au lever du soleil, quand la mosquée commence à se vider, elle ouvre un des paniers qu’elle tient avec elle et en sort des ustensiles pour préparer son thé matinal. Elle change de voile, chaque jour, disent ceux qui la côtoient, et semble jouir de toutes ses facultés mentales. Pourtant, elle a abandonné ses deux enfants en bas âge. Ces derniers vivent à la SOCOGIM PS avec leur père.

Binta passe le début de la nuit dans une  chambre au quartier 24 Avril de Ten Soueïlim. Native du Gorgol, elle parle un peu hassaniya et français, ce qui laisse entendre qu’elle a passé par l’école moderne. A la question de pourquoi elle a abandonné domicile conjugal et enfants, elle se contente de se dire en mouvement perpétuel, sans en révéler le motif. Mystère, donc, autour de la SDF de la mosquée Jaafar… Les rumeurs vont bon d’autant bon train qu’elle reste toujours à l’écart et que personne ne l’a jamais vu quémander quoi que ce soit.

Rappelons qu’une autre fameuse sans domicile fixe habitait le même quartier. Nous en avons souvent relaté le cas, avant qu’elle ne disparaisse définitivement du coin, sans que son mystère ne soit percé.

 

Les malfaiteurs font la loi à Capitale

Le plus vieux marché de Nouakchott est celui de Capitale. Grand et populeux, c’est le terminus de toutes les destinations de Nouakchott et des villes intérieures. Grouillant quotidiennement de monde, il est infesté de malfaiteurs qui y passent la journée, guettant la moindre occasion de voler ou braquer…

Un poste de police y a été fixé par le commissariat de Tevragh Zeina1. Il est débordé en permanence, surtout les jours précédant les fêtes. La BRB version Didi y menait bon travail, durant ces périodes, avec de nombreuses patrouilles qui raflaient tout suspect. Mais, cette année, l’avant-fête de l’Aïd el Fitr a vu le poste de police du marché dans l’incapacité totale de faire quoi que ce soit, face à la déferlante de criminels qui ont délesté des dizaines de personnes, surtout des femmes, de leurs sacs et/ou porte-monnaie. Un malfaiteur a voulu s’emparer du sac d’une femme qui s’est refusé à lâcher prise. Il l’a trainée, criante au secours, sur plusieurs mètres, sous les yeux d’une énorme foule dont personne n’a osé intervenir, le laissant s’enfuir, en définitive, avec le sac qui contenait une importante somme d’argent. Un autre malfaiteur a menacé une femme avec son poignard, en présence de plusieurs personnes, pour s’emparer, lui aussi, de son sac qu’il a fini par emporter, sans que personne ne bronche. Une fois le criminel parti, des vendeurs se sont excusés auprès de la victime : « C’est Lebrag et nous avons peur de ses représailles. C’est pourquoi on n’a pas osé te secourir ». D’après des témoins, les policiers du marché arrêtent, parfois, tel ou tel de ces bandits… pour le relâcher après quelques minutes à peine. Les nouveaux agents de la BRB auraient, entend-on dire, « d’autres chats à fouetter » et ne s’intéressent plus aux marchés de la ville qui vivent, désormais, sous la loi de la jungle, surtout en période de fêtes.

 

La « prison de la mort » change de régisseur

A quelques kilomètres de la ville frontalière de Bir Moghreïn, on a construit, voici deux ans, une maison d’arrêt. Une première vague de prisonniers VIP y a été séquestrée : les accusés de détournement de fonds publics, communément appelés « prisonniers du Trésor ». Puis les autorités ont pris la bonne décision d’y interner les condamnés à mort et à lourdes peines, c'est-à-dire les bandits de grands chemins et autres grands criminels. Son premier régisseur fut un sous-officier de la Garde, Mohamed ould Chouail. Il a été remplacé, l’année dernière, par un greffier. Celui-ci n’a pas duré en service, demandant officiellement à ce qu’il soit démis. C’est chose faite depuis quelques jours : le ministère de la Justice a désigné, par note de service, un autre greffier, Mohamed Mahmoud ould Amar, pour assurer la gestion de cette maison de détention. Un véhicule tout terrain a été mis à sa disposition pour ses déplacements.

Rappelons que ce bagne abrite cent trente prisonniers de droit commun, dont de grands gabarits du crime. Tenter de s’évader de cette prison signifie se condamner à mourir de chaleur et de soif car trois cents kilomètres de désert la séparent de toute vie.

 

Tentative de braquage et viol à Tarhil

Tarhil vit, ces jours-ci, un climat d’insécurité sans précédent. L’autre nuit, un homme qui dormait dans une cabane, dans une concession du secteur 18, est réveillé par un terrible vacarme. Il monte sur un fût pour observer la scène, derrière le mur. Deux colosses armés de machette tentent de forcer la porte de la concession. Mais, soldat de métier, notre homme est armé et le fait savoir aux bandits… qui ne s’en émeuvent guère. Il tire alors en l’air et cela leur débouche bien les oreilles : les voilà à prendre leurs jambes à leur cou et à décamper dans l’obscurité !

Samedi 1er Juillet, un malfaiteur s’introduit dans une maison du même quartier. Apparemment, il sait qu’une dame y est seule au foyer, ses enfants et son mari étant partis en voyage. Il la force de lui donner tout ce qu’elle détient, avant d’abuser d’elle, sous la menace de son poignard, et de prendre la fuite. Aux dernières nouvelles, il court toujours.

Mosy