Faits divers… Faits divers… Faits divers…

15 June, 2017 - 01:19

Le soum-soum devient endémique

A la fin des années quatre-vingt, la grande majorité des ressortissants sénégalais furent expulsés de Mauritanie, en réaction aux pogroms, pillages et expulsions subis par les commerçants mauritaniens au Sénégal. Un flux de ressortissants nigérians, ghanéens et bissau-guinéens vint remplacer la main d’œuvre sénégalaise tant qualifiée. Pour la première fois de notre histoire, l’alcool préparé dans ces pays fut exporté en Mauritanie. Ce sont des membres de la colonie ghanéenne qui furent les pionniers du soum-soum à Nouakchott. Puis les Nigérians prirent la relève, distillant et et distribuant, des années durant, cet alcool à Sebkha et El Mina.

C’est en 2004 que les Bissau-guinéens sont devenus les maîtres de ce cartel. Deux femmes y rivalisent : Antoinette Jakindy et Rose Nuncio. Ces deux baronnes dirigent, chacune, un grand réseau et ont connu, à plusieurs reprises, les geôles de nos prisons. Sans ce que cela puisse arrêter un phénomène devenu, aujourd’hui, un fait de société que même la police ne le considère plus comme grave. Les ivrognes pullulent, dans les rues de Sebkha et El Mina sans que nul ne les rafle. Les dépôts de vente de soum-soum ne sont beaucoup inquiétés qu’avant et les distilleries de ce poison travaillent, jour et nuit, sans soucis.   

 

Les mésaventures d’un Casanova

A.S. est un coureur de jupons dont la vie tourne autour du sexe faible. Toujours à la recherche de nouvelles conquêtes ou courant derrière ses anciennes Juliette.  Et, à ses heures perdues, le voilà à conter ses exploits… Il fit connaissance, un jour, d’une mignonne jeunette qui résista, un temps, à son charme. Mais après des dizaines de lapins posés, elle finit par accepter de le rencontrer. Occasion rêvée, pour notre ami qui en était à tout sacrifier pour passer un moment en la compagnie de la belle. Il l’embarque, vers vingt heures, à bord de son véhicule, et prend la route du port autonome de Nouakchott. Cinq cents mètres à l’est de cette institution, il bifurque  vers la gauche. Trois ou quatre kilomètres plus loin,  il arrête la voiture dans un coin obscur et désert…

Un quart d’heure plus tard, alors que notre Casanova est aux anges, trois silhouettes entourent soudain la voiture. Des gaillards jaillis d’on ne sait où et armés de machette ouvrent les portières du véhicule, en une fraction de seconde. « Descendez ou vous êtes morts ! ». Effrayé, le couple met pieds à terre. Les malfaiteurs leur mettent les machettes à la gorge. « Donnez vite tout ce que  vous avez, si vous tenez à la vie ! » lance l’un d’eux. A.S. vide ses poches et la fille en fait autant avec son sac. « Maintenant, toi, tu rembarques dans ta voiture et file ! La fille va rester avec nous ». La gamine se met à pleurer. Quoiqu’il ne sache plus à quel saint se vouer, A.S. commence, chevaleresque, a parlementer avec les bandits…

Une demi-heure plus tard, la voiture quitte les lieux vers la ville. Pleurant encore à chaudes larmes et tremblante,  la jeune fille paraît cependant quitte de tout dol. Mais alors qu’elle arbore toujours sa jolie robe, Casanova n’est, lui, plus qu’en tenue d’Adam. Heureux, tout de même, d’avoir pu sauver sa copine des griffes des malfrats. Cela lui a couté tous ses habits, ses téléphones et une grosse somme d’argent qu’il cachait dans sa voiture. Avec, hélas, un bénéfice amoureux nul : une fois de retour at home, la fille a juré de ne plus jamais sortir le soir.

Mosy