Unité nationale : Comment briser la glace, selon Balas

29 April, 2017 - 19:40

Le président du parti mauritanien du concret, Arc-en-ciel, Alassane Hamady Soma Bâ, alias Balas, vient de recevoir un groupe de la communauté maure chez lui.

   L’objectif de cette rencontre était d’expliquer aux hôtes la stratégie du PMC visant à vaincre les méfiances  pour renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale. En effet, pour le PMC Arc-en-ciel, les liens ou rapports entre les composantes maures  et les négro-africains, pourtant, marqués, dès le début de l’indépendance, de confiance et de respect mutuel de la chose publique, du bien commun, la Mauritanie, ont été fortement ébranlés  sous le magistère du président Ould Taya. Résultat  de ce drame, vécu par les négro-mauritaniens: les craintes des maures  suscitées par des idéologies extrémistes, ayant  fait  propager que les premiers voulaient  éliminer les seconds. Ce sont ces liens là que le PMC voudrait restaurer pour l’avenir de ce pays. 

 Au cours de la rencontre du samedi dernier, le président Balas a rappelé les liens de sang, de religion qui unissent les mauritaniens. Il a démontré que les méfiances qui font aujourd’hui que les partis politiques des négro-africains sont boudés, malgré l’obligation faite  aux uns et aux autres, de constituer un parti, avec l’ensemble des composantes ethniques du pays. Un des leaders négromauritaniens disait que chaque parti négro-africain a ses bidhanes. Mais des bidhanes sur papier, le plus souvent.

   Le président Balas se fixe comme objectif de briser le tabou et de faire bouger les lignes. C’est dans ce cadre que son parti a ouvert le débat, en recevant  les personnalités de tous les horizons, de toutes les obédiences arabo-berbères. C’est un combat de longue haleine, reconnaît le président Balas qui mesure le chemin à faire. Mais, estime t-il, il faut appeler les choses par leur nom pour exorciser le  démon qui s’est incrusté chez nous. 

On se rappelle de son discours tapageur, le 30 septembre au Palais des Congrès, devant  les participants au dialogue politique, lancé ce jour-là. Un discours qui a été hué par certains qui ne voudraient pas qu’on parle des erreurs  et des fautes commises  dans le passé de ce pays. Qui pratiquent la politique de l’autruche, préjudiciable à l’unité de ce pays. Il y a eu certes la prière de Kaédi, le 25 mars, la reconnaissance du tort fait à la communauté négro-africaine, mais les victimes et rescapés continuent à réclamer plus,  ils veulent  connaître la vérité sur les commanditaires  et les raisons de cette barbarie, pour  enfin pardonner. C’est le devoir de  justice qu’ils réclament, elle peut être transitionnelle, comme en Afrique du Sud, au Maroc, au Mali et ailleurs…

   Le président Alassane Hamady Soma a aussi évoqué, toujours au cours de ce discours  de la cérémonie inaugurale, une  autre  source de crispation et de tension communautaire : l’expropriation des terres  dans la vallée du Fouta. Il s’est impliqué fortement dans le cas des villages de  Donnaye, Dar El Barka où il avait été arrêté et de Doué;  de pauvres paysans expropriés de leurs terres  au profit des magnats de l’agro-business, sans  aucune  forme de procès. Parler de ces problèmes qui  entravent la construction de l’Unité nationale est pour Balas, un catharsis. Point pour exacerber les tensions, mais plutôt pour crever les abcès, reconnaît –il.

Contre vents et marrées, le PMC ne déviera pas de sa voix, convaincu que ce pays appartient à tous et qu’ils sont condamnés  à y vivre en paix. C’est ce discours que nous partageons avec nos frères de toutes les composantes  du pays, parce que nous estimons  qu’il est salvateur,  et  c’est  notre  devoir; nous continuerons, avec des rameaux d’olivier dans tous les deux bras, à le véhiculer,  informe Balas.