L’intendant général Lassana Palenfo, président de l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA) à l’issue de son séjour en Mauritanie: ‘’Je suis venu discuter avec le président Ould Mah des acquis du quadriennal écoulé et voir, ensemble

6 April, 2017 - 03:33

Le Calame : Général, quel est l’objet de votre visite en Mauritanie ?

Lassana Palenfo : Je suis en fin de mandat. Il était tout naturel que je rende visite au président Ould Mah, un de nos plus anciens présidents de comité national. C’est un sage, fort d’expérience. Je suis venu discuter avec lui sur les acquis du quadriennal écoulé et voir, ensemble, lors de la séance de travail, les propositions pour le prochain. C’est une visite rapide de 24 heures.

 

- Vous êtes en fin de mandat, dites-vous. Quels en furent les éléments saillants ? Les perspectives d’avenir ?

- Au cours de mon premier mandat, il n’y avait pas de compétitions sur le Continent, en dehors des Jeux africains. Nous avons pu organiser des compétitions zonales, en cinq des sept zones. Cela nous a permis de mieux évaluer leurs capacités sportives. En prévision des Jeux de la Jeunesse, nous n’avons malheureusement pas pu nous entendre sur une candidature qui était à notre portée, avec une capacité d’hébergement de 5000 personnes. Pourtant, des expériences ont été accumulées. Au Nord, la Tunisie a réussi à organiser les Jeux méditerranéens ; au Centre, le Nigeria, le Kenya, le Zimbabwe et l’Afrique du Sud ont organisé les Jeux africains. Il fallait que nous nous dotions des moyens pour accueillir, héberger et se doter d’infrastructures. La première expérience d’organisation des Jeux de la Jeunesse, au Maroc, fut une réussite. Suivie de l’édition au Botswana au cours de mon deuxième mandat, avant celle, prochaine, en Algérie. C’est un acquis certain.

Autre acquis certain, l’ACNOA a pu se doter des moyens de développer le sport de proximité. Des centres sportifs, les fameux Olympe Africa, ont été érigés, à travers tout le continent. En cinquante de ces Centres de proximité, des jeunes enfants non scolarisés ont été initiés aux quatre disciplines (football, tennis, basketball et athlétisme). La demande est de plus en plus forte. Chaque année, un championnat se tient. Nous sommes parvenus à un accord avec le FC Barcelone. Les  jeunes enfants apprennent à devenir autonomes,  grâce aux ateliers de couture, de pisciculture,  ou d’agriculture, des  moyens adaptés à chaque   lieu, pour se  développer. Les autres continents ont émis le souhait de dupliquer ces expériences. C’est dire que ces centres servent de référence à travers le monde. Nous avons également noué un partenariat avec la Corée qui nous permet d’envoyer trois à quatre jeunes, durant un mois, pour s’initier au ski.

Autre acquis : grâce au stage de préparations, nous avons pu glaner 45 médailles, aux JO de Rio, contre 30 en Grèce et 35 à Pékin. En 2003, nous avons pu réunir des grands entraîneurs et spécialistes du Kenya, d’Ethiopie, d’Afrique du Sud et d’Egypte, pour en débattre. En dehors des bourses qu’octroie la Solidarité olympique, nous avons pu attribuer, à nos athlètes, une dizaine d’autres, au cours des trois ou quatre dernières  années, pour se préparer dans les conditions idéales afin d’approcher le podium.

Grâce aux fonds de la Solidarité olympique, l’ACNOA a pu allouer des bourses aux athlètes pour leur préparation aux Jeux Olympiques. Une enveloppe de six cent mille dollars US a été débloquée, lors des JO de Rio. Pour Tokyo 2020, elle atteindra 1 million et permettra aux athlètes à s’entraîner dans les conditions idéales, pour atteindre la performance. Les spécialistes se sont penchés sur les voies et moyens de décrocher plus de médailles de valeur, à Tokyo. Il est important d’initier des stages, à tous les niveaux, au profit des reporters et des journalistes. Il est aussi nécessaire de développer une politique de marketing et de communication, afin de mieux valoriser les compétitions sportives, mieux capter les sponsors. La presse est d’un grand apport, pour les associations sportives nationales. C’est beaucoup grâce la communication que les compétitions de zone et, par la suite, les Jeux Africains de la Jeunesse ont été, au fil des ans, couronnés de succès.

Il est tout aussi indispensable que nous appliquions la démocratie en notre sein, surtout la parité de genre. Il faut que nous ayons la capacité et le courage de les accepter. Il y a des secrétaires générales, au sein de plusieurs comités nationaux d’Afrique. Nous sommes sur la bonne voie, pour aider à l’émergence de la parité. Les femmes doivent avoir leur place en notre sein. Il est important qu’on travaille ensemble dans la même direction.

 

- Vos projets d’avenir ?

Modernité. Nous avons, jusque-là, bénéficié de l’appui du CIO, à travers la Solidarité olympique. Il va falloir chercher d’autres moyens et axer nos actions sur plus de communications, afin de mieux se faire connaître. La communication devra être renforcée tant de façon verticale qu’horizontale. Nos actions s’orienteront, aussi, vers le développement du marketing, la formation des athlètes, leur visibilité. Nous allons mettre sur pied une banque de données, intégrant les capacités de l’athlétisme africain, en direction de Tokyo 2020.

Propos recueillis par AOC