Pour que l’oubli ne triomphe pas de la mémoire. Monsieur le Président, vers où nous conduisez-vous : La cause du peuple

9 February, 2017 - 00:10

Je n’écris pas comme d’autres préparent des coups d’état. Je ne convoite ni pouvoir ni honneur, je veux seulement dire devant mon pays ce que j’ai vu et ce que je pense. Il faut aimer son pays pour le servir. L’Etat avoue son échec. Le quotidien est toujours difficile pour de nombreux ménages. Le quotidien des Mauritaniens toujours englués dans la pauvreté. Avec des hausses de prix à la pelle. Faute de contrôle économique, les commerçants dictent leur loi aux consommateurs. Ça pleure dans tous les secteurs. Education, santé, agriculture. Rien ne va avec AZIZ qui est en train d’appauvrir d’avantage les masses laboureuses. Dans la lutte contre le chômage. La crise de l’emploi dans le pays est tellement profonde. La Mauritanie a surtout besoin en priorité de mesures de politique économique censées réduire la cherté du coût de la vie et assurer la satisfaction de la demande sociale, bien plus que la réalisation des projets mirobolants. Nous vivons des temps incertains et difficiles. Hélas ! Chômages, insécurité, flambée des prix, corruption, faiblesse des services publics et de l’Etat. Jamais dans l’histoire de ce pays, les interrogations n’ont été aussi nombreuses sur tout ce qui touche à l’avenir et aux perspectives d’une nation qui jusque – là avait su faire face à toutes les incertitudes politiques, économiques et sociales, quelles qu’en fussent les causes, les manifestations et les effets. Après tant de promesses non tenues. Sans doute, depuis 1960, le fossé n’a été aussi grand entre ceux qui sont censés assurer la Direction du pays et nos populations. Un pays en loques où l’opulence côtoie la misère et le désespoir, où les yeux hagards des enfants affamés, agglutinés aux feux rouges d’une capitale ensevelie sous les ordures, sont éblouis par les voitures rutilantes d’une classe dirigeante arrogante, incompétente et corrompue. Je connais, je les ai vus, le désespoir et le désordre qui sont le quotidien des laissés-pour-compte, avec leurs conséquences désastreuses sur les enfants des rues de Nouakchott. Je sais combien est ténue pour eux la frontière entre l’humiliation et la fureur dévastatrice, je sais avec quelle facilité ils glissent dans la violence et le désespoir. Je sais que la réponse des puissants à ce désordre qui alterne l’indifférence complaisante avec l’usage de la force aveugle, l’alourdissement constant des peines de prison. Je sais que la Jeunesse de notre pays vit une situation endémique d’inquiétudes profondes. Je sais que le durcissement des attitudes, l’expression du fondamentalisme et du communautarisme nous menacent tous. Un pays délabré. L’insalubrité y règne en maître. La Nation est abandonnée à elle-même. Le renchérissement du coût de la vie, la faillite du système éducatif, les défaillances dans les secteurs de la santé et de la sécurité publique sont autant de maux dont souffrent plus que jamais les Mauritaniens !!! Tous les mythes se sont effondrés. L’inflation et la pauvreté fissurent les familles. Le possible n’ayant jamais été accompli. Deux Républiques dans une ! L’une à genoux sans repère, déçue, frustrée, voire trahie et l’autre, une véritable industrie de fabrication en séries d’une nouvelle classe bourgeoise se payant des palais de luxe et des voitures rutilantes. Les Mauritaniens réclament le droit, le droit souverain de jeter un regard sur la situation de leur pays et de rechercher et trouver les solutions les plus convenables à leurs problèmes, à la situation de la Mauritanie. La morale doit les y aider. L’éthique républicaine doit en garantir le droit. La violence verbale, la violence physique ou politique n’a jamais été un moyen de rapprocher les hommes, des idées. Elle n’est qu’un raccourci pauvre de contenu humaniste, à effet peu durable, destructeur. Impôts-aux pauvres contribuables – et recette douanières parfois perverses sont restés les mamelles de l’économie nationale. Indéniable ! Chômage, mendicité, fermeture d’entreprises, marchés de gré à gré, expression d’une mal gouvernance réelle, sont plus que jamais les marqueurs d’une société soudainement plombée. Surtout que l’incertitude politique avec des tensions continues, fait le reste. Aux actes, citoyens ! Que chacun s’engage à jouer sa partition. Nous sommes tous concernés… c’est en agissant que le rêve sera une réalité ! Pour que l’oubli ne triomphe pas de la mémoire. AHMED BEZEID OULD BEYROUCK Chroniqueur Politique