L’adoption de loi sur la santé reproductive: Un ouf de soulagement

14 January, 2017 - 15:25

L’Assemblée nationale a adopté, ce mardi 10 janvier 2017, la loi sur la santé reproductive..

Défendant le texte devant le parlement, le ministre de la santé, le Pr Kane Boubacar, après avoir rappelé  que la santé est un droit humain  garanti par  la constitution pour chaque citoyen mauritanien, a  indiqué que ce texte vient faire connaître la santé de la reproduction  en tant qu’ensemble de méthodes et de techniques qui aide à améliorer la santé de la reproduction dans toutes ses dimensions. Et d’ajouter : la loi vient définir les normes en matière de santé reproductive et mettre en place les législations qui l’organisent.

Le ministre a brossé brièvement les actions du gouvernement, notamment, son plan d’action pour le développement de la santé, les efforts  visant à réduire les causes de  mortalité maternelle et infantile…

Pour leur part, les députés ont, après une séance qui a duré cinq heures de temps, apporté des amendements, qui visent à préciser certains concepts contenus dans quelques articles  conformément aux enseignements de la Cheriaa islamique, salué l’adoption de ce texte et ont demandé au gouvernement de redynamiser les structures de santé afin de permettre à cette  loi d’atteindre ses objectifs.

 

Cette loi, qui fut présentée en 2007et rejetée par le conseil des ministres, a été relancée, il y a bientôt trois ans, s’est heurtée à une forte opposition qui ne dit pas son nom et aux obstructions de certains départements concernés, particulièrement celui de la santé. Des rendez-vous sans fin, des engagements non respectés néanmoins, cela n’a pas  découragé le comite de plaidoyer. 

Ce comité est composé de  cadres des  départements clés ; spécifiquement la Santé, le MASEF, l’Orientation islamique, la justice…,des membres de la société civile, et de deux alliances dont les imams et les journalistes.

Les membres de ce comité se sont organisés en réseau de plaidoyer pour la santé et le dividende démographique

Les efforts de tout ce beau monde ont fini de  payer  grâce  aussi et surtout à la compréhension et à la disponibilité du ministre de la santé. En effet, au cours  d’une audience accordée en juin dernier à un groupe multidisciplinaire du plaidoyer venu le  briefer  sur le parcours du combattant qu’ils livraient depuis près de 3 ans pour faire voter le texte,  le Pr Kane Boubacar, nouvellement arrivé à la tête du département de la santé,  avait promis, après avoir exprimé sa disponibilité,  de faire de ce  projet, l’une de ses priorités ; étant convaincu que ce texte vient appuyer et accompagner les efforts des pouvoirs publics en matière de santé de la reproduction mais aussi que  l’accès universel aux services de la santé  est l’une  des conditions  majeures  pour atteindre  les  objectifs ODD que notre pays a ratifiés. Et qu’il vient enfin combler un vide juridique et doter le pays d’un important outil en la matière.

L’adoption par le parlement mauritanien de cet important texte est donc un épilogue d’un long processus. C’est le dernier verrou qui vient de sauter. En effet, considéré  comme étant un important jalon dans la lutte contre certains  nombres de pathologies, un important plaidoyer a ensuite été engagé auprès du département de la santé pour le faire présenter en conseil des ministres puis au parlement.

Signalons que l’ONG STOP SIDA a été le leadeurship dans ce processus de plaidoyer 

La loi sur la santé de la reproduction tel que présentée se compose de 25 articles répartis dans 8 chapitres qui sont  les dispositions générales, les prestataires de la SR, les soins et services de santé de la reproduction, les droits en matière de la  santé de la reproduction, les devoirs en matière de la santé  de la  reproduction, les dispositions pénales.

 L’article premier du  texte définit ainsi ses objectifs: « La présente loi a pour objet de protéger  les générations présentes et futures des effets sanitaires, sociaux,  dévastateurs  des maladies touchant à  la santé publique et en particulier la santé de la reproduction en République Islamique de Mauritanie »