Ce que Tidjikja attend de la visite présidentielle: L’eau, priorité N° 1

11 November, 2016 - 16:46

Tidjikja se prépare  à accueillir, ce 14 novembre  le président de la République. Les préparatifs   battent déjà leur plein. Les cadres ressortissants de la ville résidant à Nouakchott et ailleurs  ont commencé à rentrer chez eux préparer l’accueil. Les commissions préparatoires de l’accueil concoctées à Nouakchott  sont  déjà   pied d’œuvre. La sensibilisation et la  mobilisation confiée à l’ex ministre Dy Ould Ahmed Jiddou Ould Zeine  promet de mettre les bouchées doubles pour réussir l’accueillir de Tidjikja.

Mais au  de-là  l’aspect folklorique de la visite présidentielle, les populations de la capitale régionale attendent  essentiellement et en priorité la solution de l’épineux problème d’eau que connaît la ville et son oued, « poumon économique » de la Tidjikja. La capitale régionale, ancien carrefour des caravanes parcourant le Sahara pour rallier  le Maghreb  à l’Afrique de l’ouest ou inversement  manque donc de l’essentiel : l’eau. Les différentes  sécheresses  et l’exploitation anarchique des  palmeraies ont vite conduit à l’épuisement de la nappe phréatique de l’oued qui s’étend sur une quarantaine de Km. Aujourd’hui, une partie de la ville consomme de l’eau  salée,  tirée du forage d’Argoub  et  panachée avec   celle venue de Débay  Ghadi. C’est là une solution provisoire qui commence à perdurer. Selon un  haut cadre de la ville, Tidjikja est une ville abandonnée à elle-même ; elle manque de tout : eau, infrastructures socio-économiques, ce  qui pousse  les ressortissants de cette ville à abandonner leur terroir, leur patrimoine historique…L’hôpital de Tidjikja est l’ombre de lui même, pas de personnel qualifié, pas d’équipements nécessaires, résultat des courses, les malades sont évacués à Nouakchott… ajoute un autre cadre.

Face à cette situation, les populations,  ayant longtemps attendu  les pouvoirs publics, ont régulièrement poussé un cri d’alarme avant de décider enfin de se retrousser les manches. Au cours d’un atelier tenu, il y a près de deux ans, le grand  notable et homme d’affaires,  Mohamed Abdallahi Ould Zeine  avait appelé les cadres de la ville à unir leurs forces, d’abord compter sur eux  pour rechercher et  trouver  une  solution à ce problème de leur ville.

La problématique de l’eau a toujours été posée lors  différents  festivals des dattes  organisés par la mairie de Tidjikja notamment  sous le magistère de  l’ancien maire  Mohamed Ould Biha.  

L’épuisement de la nappe phréatique ayant occasionné l’assèchement  des palmeraies  a poussé les cadres ressortissants de la ville, les exploitants  à prendre en charge la question.  Pendant les  journées de sauvegarde organisées  à Tidjikja les 29, 30 et 31 juillet 2016, le comité  de   Réflexion pour une stratégie sur la problématique de l’eau  a restitué   ses travaux  lors d’un  atelier  tenu   pendant  les « Journées  de sauvegarde de la Ghadima, vieux Ksar de Tidjikja». Le comité a dressé un diagnostic des lieux  et préconisé  un plan d’action articulé  autour  de : un portefeuille d’actions à entreprendre à court terme par les exploitants eux-mêmes et un  portefeuille de mesures relevant des compétences exclusives de l’Etat et nécessitant l’appui financier des partenaires au développement. 

Parmi  les solutions avancées, la recherche de l’eau hors de l’oued de Tidjikja. Certains  n’excluraient pas, en cas d’études de prospections non concluantes dans les environs de la ville,  de faire venir, pourquoi pas,  cette denrée rare de la Tamurt N’Aj (N’Beika), 150 km, le château d’eau de la région.

 

C’est dire donc que le problème d’eau reste la priorité de la ville. Qu’en dira le président Mohamed Ould Abdel Aziz ? Il est évident que cette question qui fait l’unanimité des ressortissants de la capitale régionale du Tagant et sera fortement évoquée lors de la réunion des cadres que le Rais présidera à Tidjikja, dans la nuit du 14 novembre.