3e mandat : N’y aurait-il pas une cacophonie au sommet ?

14 October, 2016 - 13:34

Il se passe des choses incompréhensibles au sommet de  l’État  mauritanien. En effet, pendant que les dialoguistes débattent au Palais des Congrès et que la question du 3e mandat pollue les débats, le président Aziz a laissé entendre récemment au président du parti El Wiam qu’il ne briguerait pas un 3e mandat,  le ministre porte-parole du gouvernement, encore lui,  vient nous servir son analyse et son interprétation de  notre loi fondamentale. Le ministre pousse  sa lecture du texte  jusqu’à oser  comparer notre jeune démocratie à celle  de l’État sioniste d’Israël  pour  défendre ou justifier  l’éventualité d’une modification de la constitution, plus clairement  son article 29. En Israël, le premier ministre ne jure pas sur le Coran. Il n’est pas musulman.

Le porte-parole du gouvernement vient contredire son mentor qui a dit et répété qu’il respecte la Constitution qui   interdit un 3e mandat. Plus royaliste que le roi, ce ministre ! Le président a déjà clos le débat sur cette question.

La question que  se posent  les observateurs  et certains acteurs politiques est  de savoir pourquoi le président garde ce  ministre  au sein de son gouvernement.  Un ministre qui n’est pas content se tait ou quitte le gouvernement. Si Ould Cheikh n’est pas content de la décision de son président alors qu’il aille se recycler ailleurs. S’il  ne le  fait pas de lui-même, alors que le président Aziz le vire tout bonnement  pour donner  de la crédibilité à son propos  et,partant,un gage à ceux  qui doutent  de la sincérité de son gouvernement et de son dialogue. Si le président ne le fait pas, il cautionne ce que dit son ministre. Ould Cheikh a  osé contredire  son propos et  donne ainsi  raison à  l’opposition boycottiste  qui suspectait  le président de vouloir briguer un 3e mandat. Le Forum et le RFD considèrent d’ailleurs que le dialogue  en cours constitue une occasion d’assouvir cette ambition.

Par ailleurs, le  communiqué du parti El Wiam et les propos rapportés après l’audience que le président Aziz a  accordée  au président Boydiel  sont sans équivoques. Le président Aziz dit qu’il ne brigue pas un 3e mandat, mettant, en tout cas jusque là, à l’eau le projet de l’UPR  ou de certains de ses caciques qui tentent d’introduire cette question de 3e mandat dans les thématiques du dialogue. Se faisant ils se sont mis à dos tous ceux qui sont opposés à cette question du 3e mandat.