KAWTAL NGAM ƳELLITAARE: Déclaration

30 June, 2016 - 20:16

Le 29 juin 2016, par un acte de pure trahison envers des populations déshéritées de la capitale auxquelles l’état avait promis l’octroi de terrains d’habitation, les autorités mauritaniennes ont mobilisé les gros moyens des forces de l’ordre pour faire évacuer par contrainte et surprise ces populations qui occupaient anarchiquement depuis des années, un site non habité des abords de la capitale.

Cet acte condamnable a abouti à un affrontement entre ces populations et les forces de l’ordre à coup de lacrymogènes, de matraques et de jets de pierres. Il s’en suivit effectivement plusieurs arrestations, plusieurs blessés, des voitures endommagées, et même une voiture de la police complètement calcinée.

En effet, depuis que la Mauritanie a pris l’engagement d’organiser le Sommet arabe des 26 et 27 juillet prochain à Nouakchott, l’état a entrepris une politique d’embellissement et de nettoiement systématique de la capitale de tout ce qui « ferai honte » face aux monarques des pétrodollars de la péninsule arabique. Cette politique n’est en effet dictée que par un complexe d’infériorité vis-à-vis des monarchies du Golfe. C’est ainsi que déjà, alors que la préoccupation première des nouakchottois est l’alimentation des quartiers périphériques en réseau d’eau potable et la construction de systèmes d’évacuations des eaux usées et des eaux de pluies, l’état gaspille plus de 8 milliards de nos maigres ouguiyas pour rendre le centre de Nouakchott et ses routes beaucoup plus accueillantes.

La capitale est désormais déclarée zone militaire. Un état d’exception qui ne dit pas son nom.

Mais tout cela ne peut justifier l’arrestation arbitraire de militants et défenseurs de droits de l’homme.

En effet, depuis ce matin du 30 juin, certains sont cueillis tranquillement chez eux par la police politique en civile et les renseignements généraux, et amenés dans des endroits inconnus. D’autres sont enfermés dans les différents commissariats de la capitale. Ils sont principalement des dirigeants de IRA, mais aussi de l’Obseravatoire des droits humains, et du Manifeste des Haratines.

KAWTAL condamne fermement ces arrestations arbitraires et exige la libération immédiate des détenus,

Condamne la tentative de déguerpissement forcé des populations des quartiers périphériques de la Zone de « l’Hôpital Bouamatou »,

Exige de l’état le respect de ses engagements par l’octroi de terrains d’habitation adaptés aux populations concernées avant toute tentative de déménagement.

 

Fait à Nouakchott,

Le 30 juin 2016