Comme depuis plusieurs années, le gouvernement mauritanien a lancé pour un peu moins d’un milliard d’ouguiyas (940.000.000 exactement) l’opération Ramadan de l’année 1437 de l’Hégire correspondant à l’an 2016 du calendrier grégorien. Des centaines de boutiques ont été ouvertes à Nouakchott et à l’intérieur du pays. Comme chaque année, l’engagement des tenanciers de ces boutiques et de leurs aides a constitué une véritable manœuvre en termes de clientélisme, népotisme et autre régionalisme et allégeance politique. Normalement, de telles opérations et programmes devaient servir à permettre de « caser » provisoirement quelques uns des milliers de diplômés chômeurs qui trainent leurs brides à travers le pays. Seulement, au lieu de cela, les responsables de l’opération (directeurs et conseillers de la SONIMEX ou autres responsables dont conseillers à la primature ou chargés de mission de ministères) y trouvent une opportunité bien indiquée  pour engager des amis, des proches, fils , époux ou épouses dont beaucoup ne figurent que de nom sur les listes afin de pouvoir percevoir indument des salaires. En plus de tout cela, comme l’exige le communiqué de l’association des consommateurs, il est très important de procéder chaque année avant le lancement de l’opération à une enquête pour s’assurer de la qualité des produits proposés aux populations. D’autre part, l’approvisionnement dans ces boutiques relève d’un véritable parcours du combattant. Au niveau de la foire par exemple, ce sont des milliers de personnes tenues en respect par un peloton de policiers qui "suent et se dessèchent" à longueur de journée pour réussir à obtenir le providentiel bon de 22.500 UM leur permettant d’avoir un sac de riz mauritanien (50kgs), un sac de sucre (25 kgs), une «paire » d’ognon et de pommes de terres, 10 litres d’huile, 10 kgs de pattes alimentaires et 5 kgs de lait en poudre (Célia). Pour faire plus simple, certains clients choisissent l’option de racheter un bon avec des revendeurs à 25.000 UM. Une autre « astuce » que les responsables de l’opération doivent élucider. Comment ces revendeurs ont pu obtenir une centaine de bons qu’ils revendent illégalement majorés de 2500 UM aux pauvres citoyens sans avoir la complicité de ces responsables ? La fameuse commission technique qui supervise l’opération doit tout mettre en œuvre pour que les choses se passent dans la transparence et le sérieux. Sinon, ses membres ne méritent pas le pactole de 750.000 UM qu’ils perçoivent chaque fin du Ramadan comme indemnités.