Socogim PS : Le calvaire s’éternise et les autorités font la sourde oreille

9 June, 2016 - 03:07

Les habitants de la Socogim Ps sont partagés entre résignation et colère. Les appels des pieds et des mains restent lettre morte. Les autorités font encore la sourde oreille. La visite inopinée d’Ould Abdel Aziz qui avait constaté, de visu, le drame vécu par la population, la constitution, plus tard, d’un comité interministériel n’ont pu régler un problème pendant, depuis 2009. Les autorités tardent toujours à régler, de façon définitive, l’insalubrité de cette cité construite, voici plus de vingt-neuf ans, sur un terrain dont la viabilité laissait à désirer. Le quartier est en effet implanté en pleine zone de dépression salée où les côtes, par endroits, sont négatives (- 0,2 m dans les parties basses).

C’est à partir des années 1990, qu’à l’occasion d’une hausse des totaux pluviométriques (218 mm en 1995) les premières inondations y ont été observées. Elles s’accentuent à partir de 2009. En 2013, alors que le cumul pluviométrique n’est que de 110 mm (Septembre), le quartier est sinistré comme jamais. Gorgés d’eau, les sols ne l’absorbent plus et la moindre précipitation voit surgir la nappe. « A la Socogim Ps », expliquent les environnementalistes, « les inondations sont donc dues à la conjugaison des eaux de pluie et à la remontée du niveau de la nappe phréatique. Cette nappe connaît des fluctuations importantes, selon les saisons ». On entend cependant dire que « des milliards » auraient été alloués, par un financement chinois, pour la réhabilitation du périmètre. Rumeur sans fondement ou anguille sous roche d’un énième détournement de fonds ?

 

Cocktail explosif

Toujours est-il que l’approche du prochain hivernage relance le lancinant problème de ce quartier. En dépit des fermes promesses du chef de l’Etat à lui trouver des solutions, rien ne profile à l’horizon. Les nombreuses familles qui font encore de la résistance ont les pieds dans l’eau. Il est vrai qu’elles ne semblent avoir de choix. Plusieurs retraités, sans possibilité de louer ailleurs, encore moins d’acheter une nouvelle maison composent le lot des résignés. « Les promesses ne font pas vivre », se lamente un des habitants. Inondé à 95%, le quartier est déserté, en partie, par sa population.  On y enregistre un taux d'abandon d'environ 40%.

Le système d’évacuation des eaux reste défaillant. Seules certaines maisons, en bordure des grands axes, ont pu bénéficier du pompage.  Le problème du désenclavement revient d’autant plus au-devant de la scène que la plupart des voies, surtout les secondaires, sont impraticables. De véritables bassins putrides obstruent les rues. Les rares rotations des camions chargés du sable et de gravier n’ont pas permis d’en venir à bout. Comble de malheurs, c’est quotidiennement que des citernes de l’ONAS (Office National de l’ASsainissement) déversent, quotidiennement, des tonnes d’eaux usées dans le quartier. Relents fétides, nuisances olfactives et moustiques, vecteurs de paludisme et autres fièvres mortelles, s’ajoutent aux risques, très élevés, d'électrocution, à cause de la présence de câbles électriques souterrains. La dégradation de l’environnement a atteint des proportions démesurées et les maisons sont menacées d’effondrement à cause de la très forte salinité du sol. Un fiasco total que les plus zélés applaudisseurs du Président ont bien du mal à faire passer pour une grandiose réalisation…

 

Thiam