Faits divers...

2 June, 2016 - 00:35

La bande des dix lascars 

L’insécurité, en la wilaya de Nouakchott-sud, a beaucoup décru, ces trois derniers mois. L’énorme effort mené par les autorités en est la cause principale. C’est la Garde nationale qui a été chargée de la surveillance nocturne de cette grande et périphérique zone et elle s’est mise au défi de ne pas décevoir l’opinion publique, malgré la suspicion qui entoure certains de ses éléments. Ils ont divisé tous les quartiers en zones de patrouilles continues. Dès vingt heures, il est rare de ne pas croiser une de leurs voitures en ronde, tous les quarts d’heure, entre Arafat, El Vellouja et Carrefour. Et du crépuscule à l’aube, les voilà à rafler tous les suspects traînant dans les rues. Les agressions et braquages, qui étaient, d’habitude, perpétrés tôt dans la nuit, ont considérablement diminué en nombre.

Mais, vers cinq heures du matin, les patrouilles commencent à se faire rares. Depuis deux semaines, une bande de dix malfaiteurs en profite pour semer la terreur en certains quartiers. Aux premiers appels des muezzins, ces bandits armés de machettes s’embusquent dans les rues, guettant le passage des fidèles vers les mosquées. La semaine passée, ils ont ainsi braqué et agressé une dizaine de personnes, à moins de deux cents mètres au nord du commissariat de police Arafat 2.

Le lendemain, c’est une station-service, face à la clinique Nejah qui fait les frais de leur insomnie et son gardien est copieusement passé à tabac. Les étalages de vendeurs de fruits, sur le côté opposé de l’avenue, en reçoivent leur part. Un pauvre monsieur qui se hâtait vers la mosquée est lui aussi battu et délesté de tout, boubou compris. Au moindre faisceau de phare, voilà ces gredins disparus, tremblant à l’idée que ce soit un véhicule de la Garde. De fait, tous leurs méfaits sont perpétrés entre cinq heures et six heures du matin, alors que les gardes sont au repos.

 

Trois poignardés en une seule nuit 

Il y a quelques jours, vers vingt heures trente, Abdel Wedoud, un adolescent âgé de seize ans, est envoyé, par sa mère, acheter du couscous. Le voici en route vers la vendeuse qui se trouve tout près du marché Ethmane. Soudain, un jeune homme à l’air snob qui le suivait au pas le saisit par derrière. « Hé, toi, pourquoi tu ne t’es pas arrêté quand je t’ai sifflé ? », lui dit-il. « Moi je ne te connais pas. Lâche-moi l ». Il n’en faut pas plus pour recevoir un coup de poignard à la hanche. L’étrange agresseur s’enfuit. Vite informés par des passants, les parents de l’infortuné garçon accourent et le conduisent sans tarder à l’hôpital.

Un deuxième jeune, âgé, lui, de quinze ans, est poignardé, la même nuit, presque à la même heure, au quartier poteau 15 d’Arafat. Son agresseur est un jeune voisin. Il est vite appréhendé par la police, avant que les parents de l’un et l’autre conviennent d’un règlement à l’amiable car la blessure est légère.

C’est au quartier Neteg d’El Mina qu’a lieu, vers vingt une heures trente, la troisième agression de la nuit. Comme dans le premier cas, l’agresseur a pu prendre la poudre d’escampette. Heureusement, les trois blessés ont été évacués à temps vers l’hôpital de l’Amitié où ils ont pu recevoir des soins appropriés. Si le second est rentré rapidement chez lui, les deux autres ont dû passer la nuit sous contrôle médical.

 

Une bande braque un domicile

Ainsi que nous l’avons maintes fois signalé, Dar Naïm est une des zones les plus dangereuses de Nouakchott et le taux de criminalité établi par les statistiques de la DGSN y bat tous les records. Malgré l’effort sécuritaire, des bandes armées et organisées ne cessent d’y sévir. Il y a quelques jours vers trois heures du matin, les membres d’une famille qui dormait paisiblement sont brutalement réveillés par un vacarme terrifiant, en provenance de la porte d’entrée qu’on est en train de forcer.

Tout va très vite. Armés de machettes, poignards et gourdins, les éléments d’une forte bande font soudain irruption dans la maison. Ils en forcent tous les occupants à s’allonger, à plat ventre, sous la menace des armes. Celui qui semble être le chef met son poignard à la gorge de la mère de la famille. « Vite, tes bijoux et ton argent ! », gronde-t-il.

Mais voici que passe, heureusement, une patrouille de gendarmes qui remarquent le véhicule des bandits, vide et pourtant moteur et phares allumés. La voiture des pandores approche, les bandits fuient et disparaissent dans l’obscurité, abandonnant leur véhicule. Volé, comme le confirmera l’enquête rondement menée.

Rappelons qu’il y a trois mois, des civils membres d’un comité de vigilance d’un des quartiers de Dar Naïm avaient essuyé, à une heure tardive, un tir de pistolet. L’un d’eux avait été grièvement blessé et évacué à l’hôpital. L’enquête révéla que le tireur était un policier, en service au commissariat de Dar Naïm 2, qui les avait pris, expliqua-t-il, pour des bandits.

Mosy