Me M’Baye magnifie l’engagement des femmes mauritaniennes

20 April, 2016 - 01:13

Lauréate du Prix américain Femmes de Courage, Me Fatimata M’Baye a exprimé sa satisfaction d’être une des 14  lauréates du prix du Département d’Etat américain. S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue, ce mardi 19 avril, au siège de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH)  dont elle est présidente, Me M’Baye a fait remarquer que cette récompense constitue une « fierté pour mon pays d’autant que nous avons mis un accent particulier sur l’engagement des femmes au profit de leurs citoyens mais aussi sur la promotion des droits de l’homme. Mais nous avons surtout mis un accent particulier sur les violences qui concernent autant la femme que la jeunesse » , a-t-elle scandé. Poursuivant, Me M’Baye a ajouté que «l’accent a été également mis sur l’usage particulièrement néfaste qui persiste dans leurs sociétés et leurs pays respectifs tels que le mariage précoce, le viol, le harcèlement … et tout autre sujet qui concerne les droits de l’homme comme la liberté d’association et de mouvement qui cause problème.»  C’est pourquoi, dit-elle, « je dédie ce prix à toutes les femmes mauritaniennes et à tous les défenseurs des droits humains en Mauritanie ».

Me M’Baye n’a pas manqué d’exprimer une préoccupation majeure : « nous continuerons de dire que tous les Mauritaniens ont le droit de vivre dans ce pays dans le respect de leur dignité, de leur culture, de leur personnalité et leur civilisation(…). L’Etat doit assurer la vie et le développement et protéger la dignité de tout citoyen mauritanien dans le territoire mauritanien. Ce n’est pas tout, Me M’Baye soutient que ce même Etat a l’obligation «de protéger toute autre personne qui vit sur le territoire mauritanien parce que tout simplement nous sommes une société humaine, valable un peu partout à travers le monde qu'elle que  soit son appartenance ethnique, religieuse, sa couleur et son origine».
Enfin, l'avocate  a appelé le gouvernement à libérer Biram Dah Abeid et Brahim Bilal Ramdane, dirigeants de IRA Mauritanie, condamnés à deux ans de prison. De l’avis de Me MBaye, « si aujourd’hui, l’Etat garantit la liberté d’association, il est aberrant de voir les défenseurs des droits humains dans cette situation. C’est insensé pour un Etat de reconnaître certaines associations et non d’autres et j’ai comme l’impression qu’il y a des lois qui sont prises non pas pour la Mauritanie mais pour satisfaire la consommation extérieure » , déplore-t-elle.

Pour rappel,ven 1999, Me M’Baye avait reçu le prix international des Droits de l’Homme de Nuremberg, alors qu’elle venait tout juste de sortir de prison. Et en 2012, elle a reçu le prix américain Trafficking in Persons Report, délivré par le département d'État des États-Unis, qui récompense les personnes luttant contre le trafic des êtres humains.

En 2015, elle a fait partie du "Top 50, des femmes les plus puissantes d’Afrique", selon l'hebdomadaire panafricain Jeune Afrique.