Faits divers… Faits divers…

3 March, 2016 - 00:50

Braquage d’une boutique en plein jour : L’effort sécuritaire, mené, par nos  autorités, ces derniers temps à Nouakchott, a notablement limité la délinquance, en plusieurs zones. Les patrouilles continues, les rondes et les rafles entreprises, chaque nuit et, parfois, pendant la journée, ont été variablement efficaces. A cet égard, Cité-plage, banalement considérée comme un quartier risqué et un repaire de voyous, a connu une période de paix, ces dernières semaines. Mais ce n’était, apparemment, que le calme précédant la tempête. Abdallahi est un boutiquier qui tient échoppe dans un coin isolé de ce quartier. Il y était seul, voici trois jours de cela. Vers dix-huit heures, une voiture s’arrête devant sa boutique. Deux jeunes hommes en descendent et entrent. Voyant que personne n’assiste le commerçant, l’un d’eux dégaine un pistolet et le  braque sur lui: « A plat ventre, vite ! » Le second bandit referme les portes précipitamment. Et de vider, en suivant, le tiroir-caisse et de s’emparer d’un gros lot de cartes de recharge, cartouches de cigarettes et autres babioles. Avant de disparaître, les malfaiteurs placent un sac de riz sur le dos du pauvre boutiquier et ferment les portes à clef. Le malheureux ne sera secouru que tardivement, par des voisins. La police n’a pu, jusqu'à présent, identifier les coupables ni donc, évidemment, les arrêter.

 

Les locataires suspects: Un propriétaire foncier vient de construire une villa non loin de l’hôpital de l’Amitié, à Arafat. Depuis que les travaux  ont pris fin,  on ne lui propose, chaque jour, que des montants inférieurs aux 80 000 UM  qu’il a fixées, comme prix de location du bâtiment. Dimanche 21 Février, vers onze heures, il reçoit enfin la visite de trois jeunes hommes qui acceptent, sans sourciller, ladite proposition. Avant de repartir, illico, pour organiser leur déménagement. Entre temps, l’homme réfléchit. Pourquoi une telle précipitation et une telle négligence à marchander ? Et le voilà à se souvenir de la récente évasion des 43 prisonniers de Dar Naïm. Il prend aussitôt contact avec le commissariat central sud d’Arafat 2. Des policiers s’embusquent dans la maison. Vers trois heures, les jeunes locataires reviennent avec des sacs. Mais à la vue des policiers, les voici qui prennent leurs jambes à leur cou ! Les flics se lancent à leur poursuite, suivis de près par de nombreux curieux. Se voyant bientôt rejoints et succomber sous le nombre, celui qui semble être le chef jette des liasses de 1 000 UM. Et tout le monde de se jeter sur l’argent, ne se souciant plus des fugitifs. Les policiers matraquent à tout va les badauds qui veulent se remplir les poches. Et nos trois lascars s’éloignent tranquillement... Malheureusement pour eux, des éléments de la BRB, qui les filaient depuis déjà un bon moment, sont embusqués non loin. Ils jaillissent soudain de leur planque, pistolets au poing ! La cavale est bel est bien terminée. Le méfiant propriétaire avait vu juste : il s’agit rien de moins que du fameux Said Sarr, le commanditaire de la grande évasion, et de ses deux fidèles lieutenants :  Nemmed et Aziz ould Sidi Mohamed, condamnés  pour cambriolage et braquage !

 

Quatorze évadés encore en cavale: Comme nous l’avons relaté dans les colonnes de notre précédente édition, une spectaculaire évasion s’est déroulée, voici quinze jours, au pénitencier de Dar Naïm. Saïd Sarr réussissait à s’enfuir, en compagnie de quarante-deux codétenus, dont leur chef de cour, Ely Cheikh ould Chrif, maître d’œuvre de l’opération, et son complice en l’affaire, Sidi Mohamed ould El Issawi, condamné à mort pour le meurtre d’un officier.

La cavale de plusieurs d’entre ces bagnards n’a pas duré. Six d’entre eux ont été remis aux policiers par leurs familles. Un condamné à mort s’est rendu de son plein gré, après avoir appris le décès de plusieurs des siens. Il considère désormais la prison « comme sa famille », a-t-il dit. Les forces de sécurité ont entrepris un travail colossal qui leurs a permis d’arrêter vingt-deux fuyards dont les plus importants. Un évadé a pu voyager, à bord d’un véhicule de transport en commun, de Nouakchott à Kiffa, sans se faire remarquer par les nombreux postes de contrôle. Mais il n’a pas tardé à récidiver dans cette ville et a été vite coffré. Cependant et malgré les intenses recherches, quatorze bandits demeurent dans la nature. Parmi ces gangsters, le fameux Yacoub « Gasoil », Fifti et Ousmane Mbodj condamné pour meurtre. Leur cavale est comme une épée de Damoclès suspendue sur les gens et source de grande inquiétude, pour l’opinion publique.

Mosy