CANIF : un personnel déprimé dans une coquille vide

1 March, 2016 - 11:30

Dans la foulée du développement exponentiel du péril sécuritaire au niveau national et au sein de  l’environnement sous régional et international, la  Mauritanie a adopté une loi relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment de l’argent-2005-048 le 25 juillet 2005.

La conséquence de ce texte est la création d’une Commission Chargée de l’Analyse des Informations Financières (CANIF) placée sous la tutelle de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM).

Ainsi, rapportée au contexte, cette institution qui existe désormais dans plusieurs pays du monde, revêt une importance capitale dans le domaine de la sécurité financière.

Un postulat purement théorique dans le cas de la Mauritanie compte tenu de la situation du personnel de notre CANIF, dépourvu de statut et de couverture de la Caisse Nationale d’Assurances Maladies (CNAM).    

 Au cours de sa dernière session tenue fin décembre 2015, le  Conseil d’Orientation et de  Coordination qui sert d’instance décisionnel,  a exigé la régularisation de toutes les anomalies et entorses constatées dans la gestion et le fonctionnement de l’administration de la cellule nationale anti blanchiment.

 Il s’agit notamment du règlement des arriérés de cotisation  vis-à-vis de la  Caisse Nationale d’Assurances Maladies (CNAM), des Impôts et de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).

  Pire, le retard dans le versement des salaires n’est pas un phénomène sporadique et passager, mais une réalité permanente. Chaque fin de mois est un moment  d’intense calvaire pour le personnel, dont les membres se retrouvent dans une position de quémandeurs pour jouir d’un droit pourtant inaliénable, qui conditionne l’équilibre économique et sociale de leurs familles.

Il faut également déplorer une absence de formation interne et externe depuis 2 ans.

  Conséquence de ce défaut de recyclage  continu : des cadres et agents complètement «largués » par rapport à l’actualité mondiale de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, véritable fléau du 21é siècle.  

Ces différentes contrariétés créent une situation de profonde déprime. Une réalité dont tous les signaux négatifs donnent à un  personnel totalement démoralisé, le sentiment général de vivre une catastrophe infinie.

 

Du coup, la CANIF ressemble de plus en plus à une coquille vide destinée « à prouver » aux autres notre « sincère engagement » dans la lutte contre le blanchiment.