Maison d’arrêt de Dar Naïm : Surpeuplement, insalubrité …

20 February, 2016 - 17:05

La spectaculaire évasion à la prison de Dar Naïm, principale maison d’arrêt de Nouakchott,  de plus d’une quarantaine de prisonniers étale au grand jour une fois encore les insuffisances et les problèmes qui minent encore cet établissement, rendu tristement célèbre par les  morts
mystérieuses, les meurtres entre petits copains, abus, mutinerie et évasion. De nombreuses organisations et associations de droits de l’homme ne cessaient de pointer un doigt accusateur sur  « l’état
déplorable d’une prison surpeuplée, inaugurée en 2007 avec une
capacité initiale de 300 places, et qui accueille plus de 1000
détenus. Cet établissement pénintentier avait enregistré une série de décès en septembre-octobre 2010. Plusieurs sources concordantes parlaient à l’époque d’une série de morts « mystérieuses » qualifiées
de « véritables hécatombes ».

Force est de reconnaître que la situation des prisons de la capitale, tout comme celles du pays est plus que préoccupante. Les capacités d’accueil des structures pénitentiaires sont dépassées. L’état des
lieux de détention dans notre pays s’aggrave avec l’absence de mesures de libérations conditionnelles et libertés
provisoires que doivent accorder les autorités judiciaires. Il subsiste dans les prisons des gens qui s’estiment concernés par ces mesures. L’insalubrité, la surpopulation, la promiscuité, les
détentions préventives prolongées qui dépassent 700, la sous-alimentation, la tuberculose, le SIDA qui fait des ravages
rendent les conditions carcérales de plus en plus inhumaines et dégradantes.
Pourtant la prison d’Aleg était censée décongestionner celle de Dar Naïm.

Selon un récent rapport de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), une population de 1873 détenus de droit commun peuple actuellement les prisons en Mauritanie. Selon ce rapport, sur les 1823
prisonniers recensés dans les 17 centres pénitenciers du pays, 1.023 sont condamnés et 794 en détention préventive.
“La promiscuité ambiante s’explique largement par une surpopulation
due au recours excessif à la détention provisoire”, note le texte. On y  relève aussi “l’insuffisance de la ration alimentaire (300
UM/jour/détenu), l’état d’insalubrité des lieux et un manque de suivi médical des détenus”.

En attendant, les prisons en Mauritanie restent très loin des normes
minimales acceptables avec une insuffisance des ressources humaines
par rapport à la population carcérale, l’administration pénitentiaire comptant un effectif insuffisant pour la gestion des détenus.
Ces derniers, “répartis dans 17 centres pénitenciers, sont gérés par moins de 30 personnes, alors que la norme minimale est de 300 agents”, estime le rapport.