Alpha Condé gracie Bah Oury pour «casser» Cellou et l’UFDG?

10 February, 2016 - 16:19

La grâce dont a bénéficié  le vice-président  de l’UFDG, Bâ Oury de la part du président Alpha Condé, son retour au pays et ses critiques acerbes contre la direction de son parti  avaient laissé perplexes nombre de démocrates africains. On connaît désormais la suite. Exclu de son parti, le vice-président joue les provocations en  organisant une descente  dans les locaux du parti où  se réunissait le bureau  politique. Un  véritable forcing, avec la complicité, semble-t-il, des forces de l’ordre, donc du pouvoir. A en croire son  site officiel, l’UFDG avait averti les autorités  administratives et  sécuritaires  de la violence prémédité de Bah Oury.  Résultat : un journaliste tué et des activités du principal  parti  de l’opposition guinéenne boudées par la presse pour des raisons de sécurité.

Les  déclarations  de Bah Oury sur antennes de RFI étaient un  signe précurseur. Le vice-président ne rentre pas au pays pour se taire. A défaut  d’un poste ministériel ou d’un autre strapontin  juteux, Bah Oury se contente visiblement, pour l’instant et selon ses adversaires  d’une mission claire : déstabiliser l’UFDG et son président, Cellou Dalein Diallo, adversaire coriace qu’Alpha Condé n’a pas réussi  jusque là, à casser malgré les moult pressions que ce dernier ne cesse de subir  aussi bien de la part du pouvoir que de la communauté internationale, même. Une communauté internationale qui a tout fait pour  pousser  l’opposition guinéenne  à  ne pas boycotter  les  élections.  Face à cette situation, Cellou Dalein Diallo, tout en rejetant  le résultat du scrutin, se refuse même de contester  le résultat de la présidentielle parce qu’estime  l’UFDG,  les institutions étaient subordonnées au pouvoir.  

La grâce  de Bah  Oury intervenue, il y a quelque temps, suite à une rencontre à Paris,  ressemble fort, aux yeux de certains guinéens  à une opération de « débauchage » entreprise par  le président Condé  qui, au passage  a réussi à  se rapprocher  de Sidya Touré, un autre poids lourd de l’opposition guinéenne.

Ainsi lors des dernières élections présidentielles, l’ONU, l’UA et la CEDEAO ont tout fait pour dissuader l’UFDG de recourir à la rue pour contester le résultat  du scrutin. Comme si ce résultat était connu d’avance. La déferlante de l’UFDG  ayant envahi tout Conakry, avec la rentrée triomphante de Dallein Diallo pour  son meeting de clôture de campagne  a dissuadé  le camp d’Alpha Condé. Le président guinéen candidat  renonce à organiser  son meeting de clôture à Conakry, prétextant des « raisons de sécurité.»

Aujourd’hui, le président guinéen, qui  aborde son dernier mandat, selon la Constitution guinéenne  est en train de miner le terrain pour éviter  la victoire du leader de l’UFDG en 2020. Certains observateurs africains redoutent déjà  l’expérience gabonaise et qui sait équato-guinéenne. Alpha Condé, déçu par  de nombreux démocrates africains, comme du reste Gbagbo  et  Wade  pourrait  mettre sur orbite son fils, Mohamed Alpha Condé dont le train de vie et les activités  intéressent  la justice française.