«IRA va poursuivre son combat qui vise à déconstruire le système esclavagiste, raciste et discriminatoire», dixit Diop

30 December, 2015 - 01:23

Lors d’une réunion des instances de IRA, tenue le samedi dernier, l’organisation abolitionniste a procédé à une restructuration des instances marquée par l’éviction du Dr. Saad Ould Louleid  et les nominations du Dr Sy Ousmane et de Mohamed Ould Bilal au poste de porte-parole. La révélation a été faite, ce 29 décembre par Diop Amadou Tidjane, vice-président de IRA, au cours d’une conférence de presse. Le bouillant Dr. Saad Ould Louleid est accusé « d’avoir tenu des propos en totale contradiction avec la ligne directrice d’IRA». Néanmoins, Dr Saad n’est pas exclu de l’organisation.Il s’agira pour lui de se déterminer après sa sortie polémique. Et le moment venu, IRA ne manquera pas de donner son avis par rapport à la situation a indiqué Diop.
Abordant le dossier judiciaire de Biram Dah Abeïd et de Brahim Bilal Ramdane, Diop Amadou Tijane a souligné que le dossier est actuellement cliniquement mort du fait d’une justice au pas. «Après la mascarade de procès en appel à Aleg, dira-t-il, le collectif de défense des détenus avait entamé les procédures de cassation devant la Cour Suprême. Les délais requis pour que le parquet d’Aleg clôture les procédures ont été largement dépassés et il me semble que Mohamed Abdel Aziz a décidé de faire purger aux détenus les deux ans fermes auxquels ils ont été condamnés, en piétinant leur droit à un procès juste et équitable ».
De l’avis de l’ancien directeur de campagne du candidat à la présidentielle de juin 2014, Aziz en voudrait à Biram et à Brahim d’avoir refusé la liberté provisoire qui leur a été proposée ainsi que leur refus de reconnaître à la Cour d’Appel d’Aleg toute légitimité et légalité. Tout est mis en œuvre pour que les deux détenus subissent les calvaires de la détention, a ajouté Diop «Depuis leur transfert de la prison d’Aleg vers celle de Nouakchott, Biram et Brahim sont mis dans des conditions lamentables de détention et leur droit à des soins est bafoué ». A l’en croire, à  «trois reprises, leur rendez-vous avec leurs médecins soignants a été empêché par les autorités pénitentiaires ».
Se félicitant de la dernière récompense glanée par son organisation, Diop estimera que «ce prix est le combat de tous les militants d’IRA à travers leur engagement, leur courage et leur abnégation et traduit aussi, selon lui, la crédibilité dont jouit le mouvement IRA à travers le monde et la reconnaissance internationale de son sérieux et de la noblesse de son combat. «Ce 10 décembre 2015 restera gravé dans l’histoire d’IRA et de la Mauritanie. Il vient s’ajouter aux nombreuses reconnaissances que notre mouvement ne cesse de glaner depuis sa création en 2008 », ajoutera-t-il. Il a cité dans ce cadre le Prix Weimar obtenu en 2011, le Prix des Nations Unies en 2012, le Prix FrontLine Defender en 2013, le Prix de la ville de Philadelphie en 2013 et le Prix Echoes Africa en 2014.
«Nous avions souhaité voir tous les Mauritaniens fêter avec nous ce prix, car à travers IRA, c’est toute la Mauritanie qui doit se sentir honorée mais tout comme la jeune Fatou Diop qui vient de remporter le Prix «Sen Petit Gallé » au Sénégal, l’arrivée de Ghamou Mint Achour a été ignorée par les médias nationaux, ce qui ne milite guère en faveur de l’unité nationale », déplore  Diop Amadou Tijane. Convié à la remise du Tulipe, l’ambassadeur de Mauritanie en Belgique  n’a pas daigné faire le déplacement, a révélé Ghamou Mint Achour qui avait reçu le trophée à Amsterdam, en présence de plusieurs hauts responsables hollandais et internationaux. Sur un ton ferme, Amadou Tidjane Diop a martelé que «IRA va poursuivre son combat qui vise à déconstruire le système esclavagiste, raciste et discriminatoire en place, jusqu’à l’émergence d’une autre Mauritanie égalitaire où tous les Mauritaniens pourraient vivre sans discrimination ». Il a assuré que son organisation restera aux côté de tous les opprimés, quels que soient leur communauté, et qu’il ne baissera jamais les bras tant que l’esclavage persistera et tant que le problème du génocide des noirs des années 89/92 ne sera pas réglé.
A noter que le commissaire de police du Ksar a tenté en vain d’interrompre la conférence de presse. Les militants de IRA brandissant le Tulipe 2015 se sont rendus en masse à la prison civile où ils ont observé un arrêt