Etat des routes : Où est passé l’ENER ?

29 December, 2015 - 11:12

La dernière saison des pluies a laissé la plupart des routes de Nouakchott dans un piteux  état. Le semblant de goudron avec lequel  nos routes sont construites  s’est vite dissous dans les eaux  stagnantes  ou de ruissellement.  Résultat: des routes défoncées. On dirait que le goudron se contracte comme du plastique. Ceux qui empruntent aujourd’hui   la route des PK, d’Arafat   vers le centre-ville en passant  par le  carrefour Madrid  doivent manœuvrer avec prudence pour ne pas  abimer leur mécanique, particulièrement  près de la station Total de Bagdad et du carrefour  de Nancy….

L’établissement national  d’entretien routier (ENER) qui peine à colmater les nids de poules ou les pattes d’éléphants  est devenue invisible depuis quelque temps. Est-il  confronté  à  des difficultés financières,  comme  le  laisse croire une certaine presse ? En tous les cas, l’état de nos routes est piteux. Elles sont indignes d’une capitale qui se veut moderne. Certains observateurs qualifient de gâchis  les milliards d’Ouguiyas investis dans la voirie de Nouakchott, confiée à des  entreprises ne disposant pas d’expertises  nécessaires  pour ce genre d’ouvrages urbains. Lesquels ouvrages devraient  durer près d’un siècle.

Hors de la capitale, l’axe Boutilimit – Aleg  est  fortement dégradé : dos d’âne,  nids de poules, érosion…Y rouler requiert une très grande prudence de la part des  conducteurs.  La  route  de l’Espoir, construite après notre indépendance  pour désenclaver l’arrière pays  connaît par endroits de grosses défaillances et son entretien  relève presque de la quadrature du cercle. Les engins de l’ENER n’arrivent toujours pas à la  sécuriser contre l’ensablement, l’érosion  et autres  agressions. Des milliards y sont investis régulièrement  et presque pour rien. Et depuis   quelques années, cette route de l’Espoir  relie  la Mauritanie aux autres pays de l’Afrique  subsaharienne, avec un intense trafic  de gros  véhicules, ce qui devrait  pousser les pouvoirs publics  à  lui accorder  une grande attention, car son état de dégradation avancée et fréquente  donne une mauvaise image de notre pays, il peut même freiner  notre  raccordement au train de l’intégration ouest africaine.