Arrestation d’Ould Beibacar : Un paradoxe

29 November, 2015 - 18:46

Les services de la police nationale ont interpellé samedi 28 novembre 2015 vers 15 heures l’ancien colonel de la garde, Oumar Ould Beibacar qui venait juste de terminer une conférence sur les faits macabres du tristement célèbre camp militaire d’Inal où 28 soldats négro-africains ont été sauvagement assassinés la veille d’un funeste 28 novembre 1990. Contrairement à ce que certains racontent, le colonel à la retraite est toujours entre les mains de la sécurité. Sa faute semble être avoir eu le courage de dénoncer la barbarie aveugle dont ont été victimes entre 1989 et 1991 des milliers de personnes dont des centaines d’officiers, de sous officiers et de soldats issus de la communauté négro-africaine de Mauritanie. Des exécutions extra judiciaires de militaires vilement passés par les armes ou pendus  à Inal, à Oualata, à Jreida ou à Azlat entre autres camps d’extermination de Mauritaniens qui n’ont d’autre crime que d’appartenir à une communauté autre que celle de leurs bourreaux aveuglés par des idéologies négationnistes et rageuses qui ont fait des désastres ailleurs. L’arrestation du colonel Oumar en plus de démontrer la faiblesse de l’Etat constitue un véritable paradoxe. Sinon, comment s’en prendre à un citoyen qui n’a fait que dire l’histoire alors que les responsables d’assassinats, de viols, d’expropriations courent les rues au vu et au su de tout le monde sans jamais être inquiétés ? Certains sont encore en service dans l’armée : Généraux, commandants de régions militaires, directeurs centraux dans des ministères, chefs de bataillons et d’unités, sous officiers et soldats encore en activité. D’autres se sont recyclés en parlementaires, en hommes d’affaires ou directeurs de sociétés de gardiennage. Le colonel Oumar n’a fait que répéter ce que l’Etat mauritanien a reconnu à travers les indemnisations et les mises en scènes folkloriques comme la prière de Kaédi.