Suspension du payement des fonctionnaires rapatriés du Sénégal : Les victimes accusent le Directeur de la Fonction publique d’être à l’origine du blocage

27 November, 2015 - 11:00

Les  fonctionnaires rapatriés du Sénégal  accusent nommément le directeur général de la fonction publique d’être à l’origine de la  suspension de leurs payements, entamés en  fin septembre/début octobre dernier. Seules 31 personnes ont pu entrer en possession de leurs droits.

 En effet, après  la fermeture de  l’ANAIR  et  moult  tractations des  « omis », le dossier  atterrit à la direction de la fonction publique qui établit  une liste des agents et fonctionnaires de l’État   et du secteur privé  victimes de  la déportation  pour leurs « régularisations ».  Le conseil des ministres  donne son quitus  et une commission  tripartite (direction de la fonction publique, direction du budget, direction du trésor) est chargée de superviser l’opération. On imagine alors le ouf de soulagement que ces pauvres fonctionnaires et agents victimes  des  déportations de 1989, 90 et 91 ont du pousser en  arrivant à ce stade. Mais hélas, ils ont  vite déchanté. Suite à une « erreur  sur le  nom d’une victime », ou le « payement  d’une victime réintégrée » le  nouveau directeur de la fonction publique, au lieu de redresser  l’erreur,  décide unilatéralement  de suspendre  les payements  et demande  que le budget  lui renvoie  la liste des 219 personnes  déjà « établie et validée »  avec les intéressés  à la fonction publique pour  « correction », mais croient les victimes   dont certaines  sont arrivées du pays profond  mais aussi de l’étranger,  en train d’attendre à la veille de la fête de tabaski  pour simplement  retarder  les payements.  Ces pauvres  anciens déportés  ont longtemps attendu, direz-vous.  Que de déceptions donc ! Ils ne renonceront pas pour autant  à leurs droits, c’est pourquoi ils ont repris le chemin de la direction de la fonction publique où ils seraient  « indésirables », affirment-ils  dans les  couloirs et bureaux.  A chaque fois qu’on vient aux nouvelles, on nous ferme la porte au nez,  on refuse de nous  écouter, disent-ils. Face à ces gens déterminés, le directeur de la fonction publique demande la mise en place d’une commission d’identification  des victimes, comme si le travail  effectué par son prédécesseur  était  truffé de faux, dénoncent  nos interlocuteurs. Pis, il exige même  la présence physique des  intéressés  dont certains sont à l’étranger  ou même décédés.  N’empêche, les victimes acceptent et procèdent à une  identification ;  ceux qui avaient effectué le voyage de Nouakchott  pour le payement de leurs  droits se présentent  et  une liste d’une cinquantaine de personnes est arrêtée. Mais qu’à cela ne tienne ! Le directeur  range  et la première liste de 219 personnes  et la dernière dans son placard et crie à ceux qui arpentent les couloirs de sa direction que la direction du budget ne dispose plus de liquidités pour payer.  De quoi il se mêle? se demandent les victimes,  qu’il fasse son travail et renvoie les listes au ministère des finances, tonnent   trois victimes passées crier leur désespoir  dans les locaux du Calame.  Et l’un d’eux de faire observer que  ce fonctionnaire  est de « mauvaise foi»,  qu’il participe à prolonger  les souffrances des pères et mères de familles victimes de la barbarie des années 90, en confisquant  les  listes et en retardant le payement   jusqu’à la clôture du budget 2015, ce qui est  grave  et incompréhensible  pour nous, indiquent  nos interlocuteurs. Pour quelle fin, s’interrogent-ils, eux  qui disent ne pas comprendre qu’à l’heure où le président de la République  travaille à panser les plaies des années de braise, quelques fonctionnaires véreux  torpillent son action. Comment un petit fonctionnaire de l’État   peut-il se permettre, sans  aucun risque,  de bloquer une décision prise  par  un  président de la République  et  adoptée  en conseil des ministres, s’interrogent  les trois  anciens  déportés. Ils en appellent au président de la République  pour  mettre fin  à  leurs souffrances.