Nouveau projet de loi sur la pêche : une catastrophe, selon les acteurs

18 November, 2015 - 23:36

En proie à des difficultés récurrentes, les pêcheurs artisanaux sont montés sur leurs grands chevaux pour dénoncer la volonté du département des pêches et de l’Économie Maritime de vouloir davantage de les asphyxier et de faire la part belle aux navires étrangers (chinois particulièrement) . Le gouvernement projette de faire adopter en conseil des ministres un projet de loi qualifié de véritable « catastrophe ». Ce projet qui suscite bien des inquiétudes chez les acteurs se caractérise par un véritable arsenal de taxes jugées « exorbitantes » et « illégitimes » renforcé par un amas répressif.

 

Il est prévu une augmentation de 3900 % des frais de délivrance de licences de pêcheurs artisanaux ; 55 % de la pêche côtière pointée et de 33,33% de la pêche côtière non pointée. Ce projet de loi délimite les zones de pêche (Nord, Centre et Sud) et en limite non seulement l’activité des pêcheurs et les espèces pêchées. Sans véritable appui et évoluant dans la précarité, les pêcheurs artisanaux auront du mal à se relever. « Une véritable catastrophe en perspective », anticipe Yali N’Diaye, président de l’Union des Coopératives Artisanale « Le Mol ». « Nous avions du mal à nous en sortir au moment où il n’y avait aucune limitation des zones de pêche et des espèces, ni même de quota. ça sera pire désormais. Et c’est impossible que nous puissions nous en sortir dans cette situation. Et la mort programmée de la pêche artisanale sera effective. On note une certaine volonté des autorités de vouloir nous étouffer. Nous en appelons à la compréhension des autorités et des parlementaires pour qu’ils rejettent ce projet». Pour cette catégorie d'acteurs, l'inquiétude est d'autant plus justifiée que l'accès à la ressource pourrait ouvrir la porte à un clientélisme sans nom.L'adoption d'une telle loi pourrait, selon eux, mettre en rade les producteurs et notamment les plus faibles au profit d'un monopole d'une poignée d'entreprises qui se verra approprier le sésame pour l'accès à la ressource.

 

Il y un bateau de pêche dans nos eaux territoriales. Ces ravages sont incommensurables. Il décime l’équivalent de cinq cent terrains de football. Et personne n’en parle.

 

Le matériel de pêche est hors de portée en raison de sa cherté en dépit de son exonération. Au lieu de nous encourager par le biais d’un soutien, on nous crée plus de problèmes. Une situation soutenue, révèle Yaali, par le lobby des hommes d’affaires ayant plus d’intérêts dans la pêche artisanale.

 

 

Le secteur des pêches qui pourvoit 40.000 emplois dans le sous-secteur artisanal connait , estiment plusieurs analystes du secteur, “un profond marasme marqué par la surexploitation des ressources céphalopodières (poulpe) et pélagiques (sardinelle ronde, maquereau...) objet d'une exploitation effrénée d'acteurs nationaux et étrangers principalement des chinois et des russes”.