Sahel : SWEED sur les rails

11 November, 2015 - 23:47

Le projet régional « Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel » (SWEED) a été officiellement lancé, le lundi 2 Novembre, à Niamey, sur les bords du fleuve Niger. La mise en route de cet outil  est le fruit d’une « réponse conjointe » des Nations Unies (ONU) et du groupe de la   Banque Mondiale (BM), à un appel pressant des présidents de six pays du Sahel : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad.

Adossé aux Objectifs de Développement Durable (ODD), ce projet régional entend « permettre, aux principales bénéficiaires, les femmes et les jeunes filles, de gagner en autonomie pour prendre des décisions qui contribueront, de façon durable, au développement de leurs communautés ». Il comporte trois volets : amélioration de la planification familiale et des services de santé maternelle et infantile ; mise en place  d’un mécanisme régional de sécurisation des produits contraceptifs, de santé maternelle et infantile ; formation d’agents  de santé qualifiés. Le projet sera exécuté  en trois ans,  sur financement de la Banque Mondiale (205 millions de dollars US). Il va bénéficier  de  l’appui technique du Fonds Mondial pour la Population (UNFPA), agence de l’Organisation des Nations Unies (ONU) spécialisée sur ces questions.

Dans une allocution prononcée lors de la cérémonie officielle au Palais des congrès de Niamey, Brigi Rafini, Premier ministre du Niger, a dégagé les enjeux liés à l’autonomisation des femmes et à  l’importance du dividende démographique. « Le temps d’agir en faveur des populations du Sahel, pour renverser la tendance et relever les défis, est arrivé. Au-delà du discours, il y a le désir intense de joindre l’acte à la parole », afin de réaliser un projet collectif qui aura des résultats positifs dans toute la sous-région. Après le chef du gouvernement du Niger, les ministres du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, de la Mauritanie et du Tchad ont tous mis l’accent sur « la situation difficile » et « les opportunités de développement » à tirer du  projet.

 

Signal fort 

Pour le directeur général adjoint de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS), Laurent Assogba, « l’engagement des gouvernements des six pays impliqués dans le projet est un signal fort pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant ». Un élan né d’une réelle prise de conscience quant à la nécessité, pour garantir la réussite du projet, d’efforts conjugués entre plusieurs départements ministériels et segments de l’administration : santé, population, éducation, emploi, jeunesse, affaires sociales, communication, etc. 

Quant au directeur régional de l’UNFPA-Afrique de l’Ouest, Mabigué Ngom, il a exprimé  la satisfaction de l’agence onusienne et loué le constant appui politique des chefs d’Etat pour la mise en œuvre d’un projet « qui va contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes, des enfants, des jeunes et des adolescents, dans vos pays respectifs ». Et, partant,  « jouer  un rôle capital, dans l’Agenda 2030, articulé autour des Objectifs de Développement Durables (ODD), et faciliter, de surcroît, la réalisation des aspirations  exprimées dans  l’Agenda 2063 », a ajouté le responsable régional de l’agence onusienne.

Situé dans une vaste bande, entre désert et semi-désert, le Sahel est confronté à de nombreux défis naturels, politiques, économiques, sociaux et sécuritaires. Réalité pesante, fortement aggravée, aujourd’hui, par la menace terroriste à visage islamiste. Ce contexte difficile est illustré par la persistance de la mortalité infantile et maternelle, cibles 4 et 5 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), désormais relayés par les Objectifs de Développement Durable (ODD). « Le dividende démographique décrit l’avantage économique, par nature transitoire, dont dispose un pays en croissance démographique, après une période inverse, avec une pyramide des âges particulière, comportant un nombre maximum de jeunes, relativement peu d’enfants et de personnes âgées ».

Amadou Seck