La guerre du Sahara – version franco-espagnole en 1956-1958 : « Ecouvillon »

23 July, 2014 - 09:41

Au lecteur – Je reprends ici  la publication de documents diplomatiques français se rapportant à la question, puis à la guerre du Sahara – commencée par Le Calame pour les années 1975-1976 du 14 Décembre 2010 au 22 Novembre 2011. Elle alternera désormais avec les chroniques anniversaires d’Ould Kaïge et la suite des synthèses hebdomadaires évaluant depuis l’Indépendance la période fondatrice de la Mauritanie contemporaine, pour la publication desquelles nous sommes à la veille de l’attentat de Néma (celui de Mars 1962).      (BFF)

 

La guerre du Sahara – version franco-espagnole en 1956-1958 : « Ecouvillon »

 

Le contexte politique général de cette opération a été évoqué déjà par le Calame des 4 Juillet 2007 et 1er Juillet 2008 (1er Juillet 1957 - à Atar, Moktar Ould Daddah lance un appel aux Mauritaniens du Tiris el Gharbia à l’Azaouad) et du 26 Février 2008 (25 Février 1958 - à M’Hamid du Draa, Mohamed V revendique la Mauritanie pour le Maroc).

 

Le général Le Hénaff dirige la mission militaire au ministère français de la Coopération. Il se rend en Mauritanie pour répondre aux difficultés mauritaniennes à long terme, d’abord superficiellement à la fin d’Avril 1978, puis s’étant fait accompagné d’experts de la SNCF et de diverses logistiques, il y séjourne du 3 au 6 Juillet 1978, mais ne rend compte qu’en Septembre 1978.

 

Tels qu’archivés en copies de copies, les croquis annexes ne se reproduisent pas bien. L’orthographe du document est maintenue. Les appréciations qu’il contient sont celles des rédacteurs.

 

À suivre

.

                                                                                                                                             Ould Kaïge

 

O OOO o

 

 

Transmission à l’ambassade de France en Mauritanie – pour l’attaché des forces armées

par général Le Hénaff,

chef de la Mission Militaire de Coopération, au ministère de la Coopération

 

15 Novembre 1977. N° 164/MMC/BEC/CD

 

Objet : opération française « ECOUVILLON «  effectuée en Mauritanie en Février 1958

 

P. jointe : note sur les opérations franco-espagnoles en Mauritanie avec 2 annexes et 2 croquis

 

J’ai l’honneur de vous faire parvenir ci-joint, une note de synthèse rédigée après consultation des archives détenues au Service historique de l’Armée. Elle se rapporte à la situation et aux opérations dont la Mauritanie et le Sahara – alors espagnol – ont été le théatre en 1956-58.

 

Sans méconnaître les profonds changements survenus depuis vingt ans dans le contexte africain, j’estime que cette note n’est pas sans intérêt et qu’elle fait ressortir certains aspects des opérations en zone Saharienne qui sont encore d’actualité, ainsi que des enseignements qui demeurent valables.

 

Il m’est apparu notamment que le dispositif de la rébellion Saharienne en 1956 (croquis n° 1) n’était pas sans analogie avec les zones de relais logistiques actuellement utilisés par le Polisario au nord-ouest de Zouerate et dans la région d’Aussert.

 

Je vous laisse juge de l’exploitation qu’il convient de faire de la note jointe ; je souhaiterais cependant qu’elle soit communiquée aux officiers français de l’Assistance Technique envoyés comme conseillers auprès de l’Etat-Major Mauritanien.

 

CONFIDENTIEL  DEFENSE

 

 

 

o OOO o

Ministère de la Coopération

BUREAU D’ETUDES DU CABINET

22 Septembre 1977

 

N O T  E

sur les opérations franco-espagnoles en Mauritanie

1956-1958

_____________________

 

 

 

A la demande de M. CHESNEAU et sur intervention du Général, j’ai pu consulter au Service Historique de l’Armée les archives concernant les opérations qui se sont déroulées au Sahara Espagnol de 1956 à 1958. Le rapport de fin de commandement du Général BOURGUND Commandant Supérieur des Forces Armées de la zone de Défense AOF-TOGO (12/9/56 – 16/5/58) a été essentiellement utilisé.

 

Depuis ces évènements, le contexte politique a changé, l’agresseur est dvenu l’agressé, les matériels ont évolué (radar, armes anti-aériennes), les forces de l’ordre ne sont plus les mêmes mais les enseignements qui ont pu être tirés sur le même terrain dans une région toujours sous-administrée contre un ennemi identique peuvent de nos jours ne pas être inutiles. L’efficacité des opérations repose toujours sur le renseignement et la rapiidité d’intervention.

 

Le détail des opérations fait l’objet des annexes et cartes jointes. Les enseignements porterront sur le comportement des hommes, la définition de la tactique à adopter, l’emploi des moyens et l’organisation de la logistique.

 

*

*      *

 

 

1°/   FACTEUR  HUMAIN :

 

Aptitude à la guérilla et caractère ombrageux des Régueibat, inadaptation des noirs au combat en zône désertique et des Maures au combat moderne constituent les enseignements essentiels de cette campagne sur le plan du comportement humain. Avec les Européens qui s’adaptent facilement à toutes les circonstances, seuls les Beïdanes se sont montrés capables de monter des actions de contre-guérilla.

 

Le Régueibat (Sahel, Lgouacen, du Rio) tireur économe et précis, infatigable marcheur, est un ennemi fluide. Il dispose de nombreuses complicités à l’intérieur de la population. Parfaitement adapté à tous les types de sol désertique, il est particulièrement habile à utiliser un terrain hostile à l’homme et à la mécanique, et sait parfaitement se camoufler aux vues aériennes.

 

Les Régueibats forment une masse de 5.500 guerriers dont 1.000 sont armés. Ils sont renforcés par 1.200 Marocains de l’ALM. L’ensemble se baptise Armée de Libération Mauritanienne. Très vite des frictions vont avoir lieu entre Marocains et Régueibats. Les Régueibats reprochent aux Marocains de vouloir s’implanter sur la terre de leurs ancêtres, de monopoliser tous les postes de commandement et d’employer une méthode de commandement brutale et totalitaire. Fin 1957, des chefs Regueibats se rallient aux Français.

 

Les troupes noires ne sont pas adaptéees aux opérations en zône désertique. Leur indaptation s’est traduite par une augmentation massive de la consommation de boisson pour lutter contre la sècheresse et la chaleur, par la perte de la faculté d’orientation dans un pays où les points de repère sont rares et par l’apparition d’un véritable complexe d’insécurité psychologique : manifestation d’un instinct grégaire annihilant l’initiative et rendant le noir incapable en particulier de combattre dans les zônes rocheuses ou à relief tourmenté, domaine du combattant individuel.

 

Les Maures se sont montrés inadaptés, quant à eux, à nos formes de civilisation militaire : manœuvres des unités motorisées, aérotransportées ou aéroportés. (1)

 

Par contre, les Beïdanes ont rendu des services comme guides. Ils ont fourni des groupes de partisans pour rechercher les renseignements, assurer la couverture des colonnes et détruire les détachements ennemis cherchant à s’échapper.

 

Les Européens ont su parfaitement s’adapter aux circonstances. Le Commandement estime qu’une proportion de 50% d’Européens est nécessaire pour rendre une unité techniquement et moralement parfaitement opérationnelle.

 

 

2°/   TACTIQUE :

 

Contre un ennemi agissant par surprise pour éclater rapidement après l’action, il convient d’être renseigné pour parer à ses attaques et d’être mobile pour pouvoir le poursuivre, l’intercepter et le détruire.

 

La tactique ennemie consiste à l’issue d’une infiltration à lancer à la tombée du jour, des attaques spectaculaires sur des objectifs fugitifs et des rezzous sur les campements de nos amis avec repli dès la nuit par petits paquets jusqu’à des campements situés à 50 ou 70 kms ou au-delà des frontières.

 

Cette action permet de transformer en succès, à l’usage des radios arabes, des accrochages de détail, à créer effectivement dans la zône frontalière un climat d’insécurité, à ébranler la confiance dans notre forces militaire des Beïdanes, qui font cause commune avec nous.

 

Pour s’opposer à son action, il faut :

déceler les bandes.

préciser les zônes de stationnement, la direction de marche et assurer la prise de contact

ralentir et immobiliser l’ennemi

tous moyens nécessaires réunis, l’encercler et l’anéantir.

 

 

3°/   EMPLOI   DES  MOYENS :

 

Il est nécessaire de posséder à la fois des unités adaptées au terrain et à la population, et une force aéromobile indépendante des éléments de garnisons chargés de la défense statique des postes.

 

L’unité de commandement aéroterrestrre devra être réalisée. Les détachements ALAT et de l’Armée de l’Air devront être intégrés aux groupements de l’Armée de Terre (appui-feu – appui renseignement).

 

La recherche du renseignement est rendue difficile par la dispersion et les effectifs réduits de l’adversaire, son implantation dans la population et les dimensions de la zône de subversion.

 

Le Renseignement devra être acquis à la fois par des avions d’observation (type Piper) à vue ou par photos et des Groupes Nomades chargés de la recherche permanente du renseignement et de la liaison avec les populations nomades (2). Ces groupes nomades devront être capables de prendre contact avec des bandes ennemies de l’ordre de 150 à 300 hommes. Il sera nécessaire de posséder des Unités Méharistes pour les zônes inacessibles aux véhicules.

La recherche du Renseignement devra être accompagnée d’une action psychologique sur la population (3). La diffusion de tracts a permis le ralliement de deux bandes. L’emploi de publi-adresse sur avions légers s’est révélé efficace.

 

Dans leurs missions de poursuite et d’interception, les Unités motorisées se heurtent de jour aux difficultés du terrain. Les avions légers d’observation sont susceptibles de favoriser leur progression par l’indication de cheminements. De nuit, il leur est impossible de se déplacer hors des traces ou sans balisage, ce qui laisse à l’ennemi le temps de se replier après son action (4).

 

Il est donc nécessaire de posséder une force aéromobile capable de mener les actions de destruction en combinant l’aérotransport d’unités motorisées et blindées (automitrailleuses), l’emploi des unités aéroportées et l’appui au sol (T6-MD 315).

 

 

 

4°/   LA LOGISTIQUE :

 

 

Compte tenu des conditions climatiques, du manque d’infrastructure routière et de l’immensité du territoire, les problèmes logistiques revêtent une importance particulière.

 

Il est nécessaire de constituer des stocks de muniions, d’essence, de vivres et d’eau, de mettre sur pied des sections mobiles de réparation du matériel, de reconnaître et d’équiper à la demande des terrains de fortune et des zônes de largage. En cours d’opérations, le ravitaillement ne pourra être utilement effectué que par voie aérienne sous la forme soit de parachutages, soit d’alimentation d’une base opérationnelle où seront concentrés les approvisionnements et où sera déployée une antenne chirurgicale. Des norias d’hélicoptères seront chargées de subvenir aux besoins des troupes au contact et d’assurer l’évacuation des blessés.

 

Sur le plan des matériels, il convient de noter les bonnes performances du camion Citroën FT 46 et de l’auomitrailleuse AMM8 équipés du pneu Michelin « XY ».

 

Il est nécessaire de doter également les unités d’artifices éclairants et de moyens d’illumination.

 

 

Les opérations effectuées en 1956-58 au Sahara Espagnol et dans le Nord de la Mauritanie montrent à l’évidence la nécessité de posséder à la fois des unités rustiques aptes à mener la vie des grands nomades et modernes capables d’utiliser la combinaison des moyens aéroterrestres et dégagés de toute mission statique.

 

C’st par une action résolument offensive basée sur la recherche systématique du renseignement et la rapidité d’intervention s’appuyant sur une logistique adaptée que le succès peut être obtenu.

 

Capitaine Jardin

 

N O T E S

_________

 

(1) Il semble que depuis vingt ans c’est sur ce point que l’évolution a été la plus importante. Les Régueibats comme les Maures semblent s’être adaptés à la fois au matériel et aux manœuvres d’unités motorisées. Il n’en demeure pas moins que les Maures, à moitié ou en totalité sédentaires, ont du mal à s’adapter au combat saharien. Il faut redonner aux Mauritaniens l’instinct de chasseurs qui était celui de leurs ancêtres et qu’ils ont perdu en abandonnant les nobles occupations de pasteurs pour celles plus roturières de commerçants.

 

Plus que de grands discours sur l’unité nationale, le soldat mauritanien doit être intéressé à cette guerre et être payé au bilan (primes aux rebelles abattus et aux armes récupérées). Mais l’essentiel comme toujours demeure la valeur de l’encadrement. « Il n’y a pas de mauvais soldats, il n’y a que de mauvais officiers », disait Napoléon.

 

 (2) Les moyens modernes d’écoute radio doivent être également utilisés. Des cartes des axes de pénétration du Polisario doivent être constituées et mises à jour

 

(3) La reprise en mains des populations est indispensable pour l’acquisition du renseignement : celle-ci peut être obtenue, non pas seulement par des contacts humains mais aussi par des distributions de céréales et l’organisation du ravitaillement en eau. C’est d’autant plus facile que pendant le hiatus qui a suivi le départ des Espagnols et l’arrivée des Mauritaniens, la quasi totalité de la population a été, de gré ou de force, évacuée sur Tindouf. L’intérieur du Sahara Occidental est vide, les nomades ne s’y aventurent plus guère. Il ne reste que les populations sédentarisées sur la côte soit environ 30.000 personnes.

 

(4) Il est essentiel de ne pas laisser le Polisario maître de la nuit.

 

 

ANNEXE  I    :     Les Opérations Militaires

____________________________________

 

 

A la mi-septembre 1956, l’Armée de libération de Mauritanie infiltre en Seguiet el Hamra ses premiers éléments armés. Un centre de renseignement avancé est installé à Atar.

 

1°/  Crise en Mauritanie  -  Janvier-Mai 1957

 

Le 12 Janvier 1957, une corvé d’eau composée de 2 compagnies sahariennes motorisées est attaquée au puits de CHAÏMAN (65 kms d’Atar).

 

A la suite de cette exaction, une opération est montée qui permet entre le 19 et le 25 Janvier la mise hors de combat de 150 rebelles à 16 kms Nor-Ouest et à 100 kms Nord d’Atar puis le 14 Février la destruction de la Base dans le Massif de RHEOUA (70 kms Nord de BIR MOGHREIN).

 

2°/  Pourrissement de la situation  -  Juin 1957-Janvier 1958

 

L’ALM accentue sa pression militaire tout en poursuivant le pourrissement de la population du Sahara Espagnol. Elle renforce son implantation en Seguiet el Hamra, harcèle les Espagnols dans la région de LA’YOUN, se répand dans le GUELTA ZEMMOUR et le TIRIS EL GHARBYA (Rio de Oro) et envoie des éléments légers sur la frontière mauritanienne. Les Espagnols évacuent les postes de l’intérieur. Grâce à cela et à la passivité consentante des habitants de l’Adrar, les rebelles peuvent constituer des stocks stratégiques en utilisant l’aide de transporteurs civils.

 

Pour faire face à la situation, le Commandant français définit la tactique suivante :

– bloquer le front est du Sahara Occidental par le jeu d’éléments mobiles s’appuyant sur les postes d’AIN BEN TILI, BIR MOGHREIN, F’DERIK, Puits de CHAR.

– assurer en profondeur la surveillance de la frontière sud en s’appuyant sur NOUADHIBOU et ATAR en 1er Echelon, NOUAKCHOTT et AKJOUJT en 2ème échelon.

– En mesure, sans immobilisation des forces a priori, de manœuvrer rapidement avec l’appui de l’aviation pour anéantir les groupes décelés

 

 

Moyens réservés

 

– ATAR : Bataillon parachutiste + 2 compagnies motorisées

– ROSSO : 1 compagnie – 1 élément de reconnaissance –

                   1 section d’artillerie.

– NOUADHIBOU : 2 pelotons reconnaissance – 1 compagnie –

                                 1 section d’artillerie

 

 

3°/  La Réaction:    Opération Ecouvillon

 

Après avoir joué un double jeu subtil (désir de se ménager le MAROC), les Espagnols, à la suite des Evènements d’IFNI et grâce à l’action u nouveau commandant en chef le Général ZAMALLOA, décident de coopérer avec la FRANCE. Une opération conjointe est décidée.

 

31 – Ennemi

 

L’ennemi est réparti entre le Seguiet el Hamra et l’Adrar Souttouf.

– Dans la région du Galtat Zemmour une bande de 600 à 800 hommes commandés par l’Algérien Si Salah el Djézaïri, comprenant 25% de Marocains et disposant d’un stock important d’approvisionnement dans de multiples dépôts souterrains

– Dans le Seguiet Central 300 à 400 hommes sous le commandement du Marocain El Hachmi.

– Dans la région du Massif de Réhoua Lemgacem 300 à 400 hommes sous le commandement du chef Regueibat Ely Bouya chargé de couvrir les dépôts de la Seguiet face à BIR MOGHREIN.

– Dans le centre du TIRIS el GHARBYA 400 rebelles ravitaillés depuis le Seguiet et articulés en 2 groupements.

– 1 bande d’Ouled Delin (150 à 200 hommes) région              d’AOUSSERT  DERPAMAN

– 1 bande de Regueibats (200 à 250 hommes), région d’El UARRA-BAGGARI.

 

Le ravitaillement des dépôts est assuré par des transports routiers circulant de nuit depuis le Sud Marocain.

 

Se couvrant au Nord face à BIR MOGHREIN, il semble que l’ennemi ait l’intention de mener une action frontale en direction du Sud Est de part et d’autre de BIR MOGHREIN, F’DERIK, POINTE DE CHOUM puis de se retourner vers ATAR et CHINGUETTI.

32 – Idées de Manoeuvre

 

Passer partout à l’offensive par :

– une action frontalière sur bases de départ et de rassemblement.

– une action en profondeur à l’intérieur du Seguiet el Hamra et du Tiris el Gharbya visant

– à détruire les relations et les centres de regroupement et de ravitaillement

– à intercepter et détruire les éléments qui tenteraient e se replier sur le DRA de même que les renforts qui pourraient en venir.

 

 

33 – Moyens

 

En plus de deux groupements espagnols, environ 3.000 hommes répartis

– groupement GRALL : 1 bataillon de marche – 2 compagnies sahariennes motorisées – 1 compagnie parachutiste – 1 batterie d’artillerie – 1 section Génie – 2 compagnies de transport.

– groupemement VIDAL : 1 escadron de reconnaissance – 3 compagnies de combat – 1 batterie d’artillerie – 1 compagnie de transport.

– Groupement Sud : 1 bataillon à 3 compagnies.

– en réserve : 2 compagnies parachutistes.

 

 

34 – Déroulement

 

1ère Phase : 10/19 Février 1958 – Destruction des rebelles du Seguiet

– groupement GRALL axe RHEOUA-SMARA (effort principal)

– groupement VIDAL axe ZEMMOUR-SMARA en échelon retrait

– prise de SMARA le 10 Février, destruction du PC, de la majeure partie de la bande d’El Achmi, nettoyage de la zône comprise entre SMARA, GOR EL BERD et l’OUED TIFIGUET. Interception sur renseignement d’Ely BOUTA se repliant vers le Nord.

 

2ème Phase : 20/24 Février – Destruction des rebelles du TIRIS EL GHARBYA tout en poursuivant le nettoyage du Seguiet.

par une action concertées des

– groupement VIDAL sur la direction ZEMMOUR –EL AYOUN

– groupement Nord espagnol LA’YOUN – BIR ENZARANE

– groupement Centre espagnol ARIDAL-AOUSSRED

Groupement Sud  1) BIRGENDOUZ - AOUSSRED

2) ZUG – AOUSSRED

3) F’DERIK – AOUSSRED

 

Au mois d’Avril les Espagnols réoccupaient les postes de l’intérieur du Seguiet et du Tiris. La plupart des tribus Regueibat se ralliaient. L’insurrection était terminée.

 

Néammoins le commandement français définisait les moyens nécessaires pour tenir le Nord de la Mauritanie.

– 2 bataillons à 4 compagnies

– 3 compagnies sahariennes motorisées

– 1 compagnie du Génie

– les services correspondants.

 

Ces unités permettraient de tenir les garnisons de NOUAHIBOU, ATAR, F’DERIK, BIR-MOGHREIM, de contrôler la parti Est de la SEGUIA (Tindouf – Poste d’El Mbaïrsia) et le Guelta Zemmour (Poste mixte franco-espagnol), de contrôler le mouvement des populations, de fournir des éléments mobiles d’intervention de 1ère urgence.

 

 

ANNEXE  II    :      Terrain

______________________

 

 

 

Le Sahara Occidental n’est pas seulement la vaste étendue de sable sans eau ni végétation dont on se fait habituellement l’image. Dans le Seguiet el Hamra et le Zémour, des cuvettes, des vallées sèches, des longues dépressions orientées en tout sens, des cirques pierreux et des amas de roches offrent des possibilités d’infiltration et de dissims accentuées par une végétation arbustive surtout dans le haut bassin de la Seguiet et par l’existence de nombreux puits permanents ou temporaires.

 

Le climat est supportable l’hiver bien que les nuits soient froides et les vents violents. L’été est particulièrement éprouvant.

 

Une partie importante du Sahara Occidental est aisément praticable à des éléments légers mais il est plus difficile d’assurer la logistique d’une force importante d’occupation et d’intervention. Les voies utiles pour les véhicules lourds sont rares. Trois bons ports seulement désservent le littoral. /.