Nuit du Haraane : L’odeur du couscous écume les maisons et gare au Gargantua !

24 October, 2015 - 02:41

Depuis le début de l’après midi, à Nouakchott et certainement à l’intérieur du pays, les femmes s’attèlent à la préparation du grand dîner dit dîner de « Haraane » chez les négro-africains, Tam Kharit, chez les ouolofs, wasii chez les maures. Il s’agit de fêter la dixième nuit du nouvel an musulman.

Chez les négro-africains, cette fête est marquée par une grande bombance. Il  faut se régaler, pour selon un adage « survivre »  à l’année nouvelle. Toujours selon cet adage, c’est  au cours de cette nuit là que des anges  viennent  du ciel compter les  habitants de la terre.  Et gare à celui qui ne se  serait pas bien régalé et dont le nom tombe sur le nombre dix. Partout dans les familles, une bonne odeur  se dégage déjà, aiguisant ainsi l’appétit de la maison  mais aussi  des invités, car la fête a également  un caractère social  parce que  ceux qui ne vivent pas en famille sont conviés par des amis à partager  ce dîner spécial.  A partir de 15 H, les femmes  se mettent à  préparer  le couscous  traditionnel (lacciri) ou bassi, selon les maures,  avec une bonne sauce de viande rouge ou blanche. Tous les ingrédients y passent pour rendre  le plat épicé et  succulent,  Mais avec le changement des habitudes, les familles peuvent  « moderniser » ce dîner traditionnel. Dans un cas comme dans l’autre, les plats sont succulents.

De leur côté, les enfants  pensent à la fête depuis le 1er jour  du mois. Les petits n’arrêtent de poser des questions et de demander  la permission d’aller avec leurs amis  faire ce que les ouolofs appellent  le «tadiabo ».  Il s’agit de se déguiser en homme, pour les femmes et  inversement  et faire un tour, en dansant,  dans les maisons  voisines  pour récolter quelques  offrandes. Mêmes les  adultes ont fini par entrer dans la danse. On en rit beaucoup. Le spectacle se poursuit tard dans la nuit.Cet après-midi du vendredi, quelques petits enfants occupés à fabriquer de petits tam tams étaient visibles dans certaines rues d'Arafat.

Cependant,  cette nuit est malheureusement mise à profit,  par certains larcins pour  tromper la vigilance des  citoyens pour leur voler  quelques objets. C’est pourquoi eles n’hésitent pas à doubler de vigilance et à renvoyer  des  groupes suspects.

Il faut signaler que depuis le début du mois, les deuxièmes femmes parcourent des maisons pour  réclamer  aux premières femmes ce qu’elles appellent le dîner des lembel (2e femme)  dans une famille polygame.

A quelques petites heures de ce dîner spécial, certains « waawabe deedi », c'est-à-dire   des Gargantua   commencent à rouler de gros yeux  déjà.

Bon appétit mais  gare  à ne pas élire domicile, au réveil  devant  le WC.