Afrique : la croissance démographique plombe les efforts de lutte contre la pauvreté (rapport BM)

18 October, 2015 - 13:07

Dans le cadre de la célébration cette semaine  de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, le Groupe de la Banque Mondiale fournit les chiffres de l’Afrique en matière de croissance et relève la persistance de la pauvreté, imputable au boom démographique.

 Le continent africain est crédité d’un taux de croissance annuel de 4,5%, avec des progrès notables dans les domaines de la santé et de l’éducation  depuis une vingtaine d’années.

Un constat en dépit duquel  le nombre des pauvres est en hausse, note le dernier rapport  de l’institution intitulé « évolution de la pauvreté dans une Afrique en plein essor », rendu public au cours de la visite au Ghana du président du Groupe Jim Yong  Kim,  pour célébrer la journée   internationale visant  l’élimination de la pauvreté, en compagnie des responsables africains et des dirigeants de la société civile.

Le rapport relève que « dans  de nombreux pays, les taux élevés de croissance économique enregistré au cours des 20 dernières années ont fortement contribué à réduire la pauvreté et  améliorer les conditions des populations dans les domaines  de la  santé et de l’éducation ». Cependant  « la même étude souligne que l’Afrique compte davantage de personnes dans une situation de pauvreté extrême du fait d’une croissance démographique galopante dans de nombreux pays ».

En se  basant sur les derniers chiffres disponibles, le rapport  2012 estime que «388 millions de personnes, soit 43% de la population totale en Afrique subsaharienne, vivaient dans l’extrême pauvreté. Cela représente 5 millions de moins qu’en 2011.

Début octobre, le rapport de suivi mondial 2015/2016, publié également par la Banque Mondiale, évaluait le nombre actuel de personnes vivant en situation de pauvreté extrême en Afrique subsaharienne à 347 millions, alors qu’on en recensait 284 millions en 1990.

Le pourcentage d’africains vivant dans la pauvreté diminue, mais leur nombre augmente du fait de la croissance démographique.

 

  La solution par les statistiques        

 

Le document  souligne la nécessité de surmonter certains obstacles, notamment « une amélioration des enquêtes statistiques, car le manque actuel de données ne permet pas aux politiques mises en œuvre d’identifier et de cibler précisément les pauvres.

Jeudi, la Banque Mondiale et ses partenaires internationaux  se sont engagés à aider les pays en développement à réaliser tous les 3 ans des enquêtes auprès  des ménages des 78 pays les plus pauvres. Une initiative qui sera mise en œuvre d’ici 2020 et devrait coûter 300 millions de dollars us.

« L’économie africaine est en plein essor, mais nous devons améliorer la qualité des instituts de statistiques pour mieux mesurer les progrès humains. Des données plus rigoureuses nous permettront de juger de l’efficacité de nos projets visant à éliminer la pauvreté », a expliqué le président.