Autour d'un thé

16 July, 2014 - 04:40

Où va le Monde ? Vers l’Apocalypse. Certainement. Coupe de foot. Fortes inondations à Mbout. Massacres de Gaza. Préparatifs de la cérémonie d’investiture du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Un monde de tout. A entendre les journalistes des télévisions s’époumoner pour un but ou un dribble, on a l’impression qu’on est sur une autre planète. Les gémissements des blessés de Gaza, la mort, à la pelle, et les barbaries distillées, en direct, ne choquent plus personne. La preuve. Le ministre des affaires de la France demande juste aux tueurs sionistes de faire en sorte d’épargner les civils. Les autres, communément appelés les Grands de ce Bas-monde, regardent, impassibles, ce qui se passe. C’est juste une petite correction bien méritée que les tueurs impavides donnent aux « bandits » et « terroristes » du Hamas. Ce qui est arrivé au Brésil est beaucoup plus grave. Prendre dix buts en deux matchs de phase finale de Coupe du Monde. C’est ça, la catastrophe. C’est ça, la tragédie. Bon, pour Mbout, c’est un peu moins grave. Puisque c’est entre nous. Et puis y a rien à faire, c’est la volonté d’Allah. Heureusement qu’il y a les écoles et les hauteurs de Foum Gleïta, pour abriter les rescapés des 500 millimètres de pluie. Et puis, après la pluie, le beau temps. C’est vrai que les gens de Mbout vont se mouiller quelques jours mais, après, ils vont sécher. Les ruraux le savent : « Les jours de sécheresse sont plus nombreux ». La pluie ne gâte pas ce qu’elle ne répare pas. Sauf la farine, disait l’autre. Si elle a gâté les gens de Mbout, elle va les réparer à travers un bon hivernage, de belles cultures et des mares pleines de petits poissons qui deviendront grands. Plan d’urgence. SOS Mbout sous les eaux. Providentielle occasion de procéder aux aides et distributions gratuites d’urgence. Ce sont des opportunités de ce genre qui font « respirer » les responsables régionaux et centraux chargés de gérer les catastrophes. Mbout ne dort pas. C’est comme les inondations de Tintane, c’était juste après l’élection de Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Finalement, les eaux ont tout emporté : Sidi, la démocratie, le projet de reconstruction de la ville. Les inondations de Mbout interviennent juste trois semaines après l’élection de Mohamed Ould Abdel Aziz. Juste à deux semaines de son investiture. Manipulations du FNDU pour le faire emporter par les eaux ? Rien à faire. Les eaux sécheront. Mbout ressuscitera de ses inondations. Election. Investiture. Inondation. Coupe du Monde. Ramadan. Le monde est fait de tout. Vous savez, pour aller droit, loin de ce sujet qui noie, il me vient en tête, subitement, des notions comme Communauté internationale, respect du Droit international et non-ingérence. A quoi sert, réellement, la Communauté internationale ? C’est quoi, la Communauté internationale ? Les sommets, les résolutions, les déclarations. Sommets de la Terre. Résolution 458/23. Déclaration universelle sur les ordures ménagères. Quels intérêts ? Pour le bonheur et la dignité de l’humanité ? Des hommes qui ne se valent pas. Sinon comment ? Pour un soldat incarcéré dans les conditions normales, le monde se lève et ne s’assoit pas. Mobilisation mondiale. Réunion ad hoc. Perturbations boursières. Mais c’est un vrai homme, celui-là. Alors que, pour le massacre de milliers d’autres, cela choque à peine. Cela n’émeut personne. Cela ne cogne personne. Juste quelques appels genre « Israël doit cesser ses raids » ou « doit faire attention pour éviter les civils ». Communauté internationale ? C’est quoi ? Ce n’est rien. Strictement rien. Absolument rien. Ce n’est pas avec un club de présidents ou de hautes personnalités élégamment tirés à quatre épingles que les choses se régleront. Que le Droit international sera respecté. Que la non-ingérence dans les affaires des autres sera garantie. Les autres, les moins grands, les petits pays. Notamment, ces receveurs de leçons en contrepartie d’un sacre immérité. Rien à faire. Sauf, peut-être, aller se faire voir, de temps à autre, quelque part vers Washington, Kyoto ou Mexico.