Faits divers… Faits divers… Faits divers…

4 June, 2015 - 08:34

Traqué, un malfaiteur se réfugie dans un restaurant :

Le marché Capitale est, c’est bien connu, une zone à risques. Des dizaines de pickpockets et autres délinquants y passent la journée aux aguets de la moindre occasion. Des bandes entières ont, depuis belle lurette, élu domicile dans ce vieux marché, peut-être le plus actif de Nouakchott. De sinistres individus, tristement célèbres comme le fameux « Lehnech », Hassan « Zegueb » ou « Boudou », s’y côtoient fréquemment. Tous les efforts sécuritaires n’ont jamais permis de juguler complètement ce phénomène.

Samedi 31 Mai, vers dix-neuf heures, plusieurs boutiques ont déjà fermé. D’autres se préparent à en faire autant, alors que les clients se font de plus en plus rares. Dans une échoppe au Sud-ouest, il ne reste plus le patron affairé à ses comptes, en compagnie d’un seul vendeur. Soudain, un jeune homme fait irruption et menace avec un poignard. « Videz le tiroir et pas un bruit ! », lance-t-il. Le patron semble exécuter les ordres du bandit, en fourrant précipitamment sa main dans le tiroir-caisse mais c’est un pistolet qu’il en ressort pour le braquer illico vers le délinquant. Celui-ci prend ses jambes à son cou, bientôt poursuivi par la foule. Athlète, il  réussit à distancer ses poursuivants, tout en éloignant, de son poignard, ceux qui essaient de lui couper la route. Le voici au quartier Medina H. A bout de souffle, il aperçoit un restaurant populaire, y pénètre dare-dare, exige un verre d’eau, tandis que les rares clients se pressent vers la sortie, effrayés à la vue du poignard qu’il n’a pas eu la présence de remettre dans sa poche en entrant. Il n’aura donc que le temps de boire. La foule encercle le restaurant, avant de l’investir, désarmer et ligoter le malfaiteur. Il se prend quelques coups puis on l’embarque au commissariat de police de Tevragh Zeïna 1. Il s’agit d’un repris de justice relâché de prison il n’y a pas longtemps.

 

Un dépôt de gaz dévalisé tout près d’un commissariat de police

Le quartier qui jouxte le commissariat de police d’Arafat 2 se croyait en totale sécurité. Mais avec l’insécurité grandissante, plusieurs personnes y ont été braquées, délestées de tout et, parfois même, tabassées dans différents coins de ce quartier. Les boutiques n’ont pas été épargnées. Des maisons ont même été dévalisées en plein jour, en l’absence de leurs propriétaires. A chaque fois, la police vient dresser constat et cela reste sans suites.

Moustapha, le propriétaire d’une célèbre  boutique de ce quartier, a installé une cage-dépôt de gaz en plein air, il y a un mois de cela. L’air de rien, il ravitaille tout le quartier en butane. La nuit, avant de fermer sa boutique, Moustapha sécurise ses bonbonnes, avec deux gros cadenas condamnant la porte de la cage.

Maisle samedi 30 Mai, le quartier s’est réveillé le matin pour constater qu’il n’y avait plus de de gaz au petit dépôt. Une femme du quartier dont la maison côtoie la boutique affirme avoir entendu le bruit d’une voiture et de gens qui embarquaient les bonbonnes, vers trois heures du matin. Les éléments du commissariat de police Arafat 2 ont dressé leur constat routinier.

 

Un jeune automobiliste percute une maison et s’enfuit

Le carré du quartier Carrefour, entre le fameux complexe commercial Moujamaa El Beït et le carrefour Madrid, comprend des dizaines d’établissements scolaires privés. Ce sont des centaines de jeunes garçons et filles qui en traversent quotidiennement les rues et places publiques. De temps à autre, on y voit des voitures conduites par de ces marmots, parfois en bas âge, mais tous invariablement en proie à une frénésie de cascades, soulevant des nuages de poussière, manquant, parfois, de tamponner des passants qui s’empressent, à l’ordinaire, de se réfugier dans les boutiques ou maisons attenantes. Ce qui fait bien rire les jeunes désœuvrés qui occupent en permanence la rue. Devant certaines écoles privées, le nombre d’élèves qui y stationnent dépasse, et de loin, celui de leurs camarades en classe. C’est malheureusement courant, à Nouakchott.

Il y a quelques jours, vers dix-huit heures, une Toyota Avensis grise, sans plaque d’immatriculation, avec, à son bord, un jeune couple dont aucun des deux ne paraît avoir vingt ans, s’engage dans une folle course de Formule 1, tout près d’une école privée de ce quartier. Virant dans une étroite ruelle, le chauffeur ne peut éviter la demeure d’une famille nombreuse. La voiture défonce le mur et entre dans le hall de la maison. Al hamdoulillahi, celui-ci est désert ! Le jeune chauffeur et sa copine à laquelle il apprenait à conduire prennent leurs  jambes à leur cou et disparaissent, pendant que les membres de la famille et les voisins se remettent de leurs émotions. Des éléments de la police viennent remorquer le véhicule au commissariat Arafat 2. Deux jours plus tard, la maman du jeune homme s’y présente. La police la somme d’amener son fils. Elle se rend alors chez les victimes du chauffard, en quête d’un règlement à l’amiable. Les uns et les autres devraient pourtant comprendre qu’accepter un tel arrangement, c’est une façon d’encourager de détestables et dangereuses pratiques.

Mosy