Accusé de flirter avec le pouvoir: Ould Borboss est suspendu de ses fonctions de président du parti El Moustaqbel

1 July, 2014 - 04:06

Les vice-présidents du parti El Moustaqbel, M. Diop et Mokhtar Ould Sidi Maouloud ont animé, ce lundi après midi, une conférence de presse au siège du parti, situé à l’ilôt A. Etaient présents, les membres du bureau exécutif, le président du conseil national du parti, Samory Ould Beye, les  coordinateurs  de régions  présents  à Nouakchott et des militants du parti.

 Le but de cette  rencontre avec la presse était de l’entretenir de la situation qui prévaut au sein de leur parti, suite à la conférence de presse tenue par le président du parti, vers 14 heures, ce lundi,  au cours de laquelle il a annoncé, au nom  d'El Moustaqbel qu’il était disposé à discuter même avec Mohamed Ould Abdel Aziz . « Notre parti traverse une crise depuis quelque temps, mais elle n’a pas la dimension que d’aucuns veulent lui donner, c’est l’aboutissement d’un long processus que nous avons vu venir, parce que nous savions que le parti était infiltré depuis sa création»  ont d’emblée  annoncé les deux premiers responsables. Cette crise, renseignent les deux vice-présidents, est consécutive « aux agissements suspects » du président du parti Mohamed Ould Borboss. « Nous avons vainement tenté de trouver une solution au sein du parti, en ramenant le président à la raison », informent Diop et Ould Sidi Maouloud. Les deux responsables du parti affirment que depuis quelques mois, le président du parti, non seulement a gelé ses activités mais aussi et surtout, il a outrepassé son mandat puisqu’il a voulu engager le parti, sans  l’aval de ses instances dans une voie qui n’est pas la sienne. Après avoir  observé une espèce de pause douteuse dans ses activités au sein du parti, s’abstenant des grands rendez-vous  de celui-ci  et du FNDU, Ould Borboss a franchi le Rubicon en mettant à profit son séjour récent  au Maroc, à l’occasion du  congrès d’un parti politique marocain,  pour rencontrer, à Marrakech   deux grands hommes d’affaires,  suppôts  du pouvoir  et le ministre de la communication, Ould Maham, vice-président de l’UPR. Au cours de  cette rencontre, enfoncent les responsables d'El Moustaqbel, le président du parti s’est entendu dire  que le président  Aziz s’intéresse au parti, un grand parti qui hélas n’a pas de moyens, mais  qu’il  voudrait  voir atterrir  dans la majorité présidentielle. Et s’agissant des moyens, « les deux hommes d’affaires se sont engagés à les  prendre en charge ». Pour commencer, ajoutent les conférenciers, Ould Borboss  reçut, rubis sur ongle,  «une bagatelle de 6 millions d’ouguiyas  contre l’arrimage  de son parti à la majorité présidentielle ». De retour du Maroc, Borboss aurait poursuivi  ses rencontres avec les proches du pouvoir. « Sentant le vent tourner, nous l’avons convoqué pour l’entendre sur ce qu’il est en train de tramer, il  avoue qu’il a rencontré le gouverneur de la BCM pour la « régularisation de ses  arriérés  de salaire qu’il avait depuis son passage au gouvernement,  il finit par nous dire qu’il bénéficie désormais, de la part du gouverneur de la BCM d’un traitement mensuel de 400 milles Um. Face à cette situation, nous l’avons invité à tirer les leçons qui s’imposent-le parti ne va pas le suivre, c’est-dire qu’il prenne congé du parti, conformément à ses  textes, ce qu’il a refusé, alors, le bureau exécutif a décidé de le suspendre du parti jusqu’au prochain congrès qui statuera. « Et à notre grande surprise, Mohamed Ould Borboss a convoque une conférence de presse pour annoncer qu’il est disposé à discuter avec n’importe qui, y compris Mohamed Ould Abdel Aziz », s’étonnent les responsables de Moustaqbel qui avertissent : « Ould Borboss n’est plus habilité à parler au nom de Moustaqbel, ce qu’il a dit au cours de sa conférence de presse n’engage que lui et ceux qui y croient », ont  fait remarquer  les deux vice-présidents de Moustaqbel.

 Diop et ould Sidi Maouloud ont enfin  réaffirmé l’ancrage de Moustaqbel  à  l’opposition, au sein du FNDU,  qu’il  n’est pas à vendre  et que si Mohamed Ould Abdel Aziz veut de lui qu’il accepte  ses conditions dont, entre autre, l’éradication de l’esclavage, le règlement du passif humanitaire… Les animateurs de la conférence de presse ont fait remarquer que seuls deux personnes  dont les comportements étaient douteux depuis longtemps ont choisi de partir avec Ould Borboss.